Comme annoncé il y a cinq jours, une partie du corps judiciaire a entamé ce lundi, 19 septembre 2022, un mouvement de mécontentement. La manifestation a démarré par un sit-in devant le siège de la Cour constitutionnelle à Bangui. Les acteurs judiciaires s’insurgent contre les agitations de certaines organisations, observées ces derniers jours, contre les institutions judiciaires du pays.
A l’entame de cette manifestation, les participants ont procédé par un silence devant le siège de la Cour constitutionnelle. Une centaine d’avocats, huissiers de justice et notaires, tous dans leurs tenues de travail, toge blanc noire, ont manifesté leur soutien à la présidente de Cour constitutionnelle ainsi qu’à ses collègues. Les protestataires réclament l’indépendance de la justice et le respect des institutions centrafricaines.
« Ces actes sont attentatoires à l’indépendance de la justice »
"Il y a quelques jours, des individus s’étaient présentés devant le siège de la Cour constitutionnelle et ont proféré des actes d’intimidation voire des menaces de mort à l’endroit des membres de cette institution. Ces actes sont attentatoires à l’indépendance de la Cour constitutionnelle et de l’institution judiciaire, d’une manière générale" a fait savoir maître Emile Bizon, bâtonnier de l’Ordre des avocats de Centrafrique.
Parmi les actions de ce mouvement de mécontentement, l’on note le boycott des audiences durant 5 jours. Ce lundi dans les tribunaux de la capitale, notamment à la Cour d’appel et à la Cour de cassation, aucune audience n’a été organisée. Au Tribunal de grande instance de Bangui, certains justiciables se plaignent du report de leurs dossiers.
« Il faut toujours revenir, on ne comprend plus rien »
"Depuis 3 mois, nous avons une affaire au niveau de la justice. Le mois passé, on était là. Malheureusement, ils ont reporté l’audience pour le 19 septembre. Aujourd’hui on arrive, on nous fait savoir qu’il faut revenir le 10 octobre parce que, soit disant que, les avocats sont en grève. On ne comprend plus rien" a déploré Igor, un requérant.
Seuls les magistrats n’ont pas pris part à ce mouvement de mécontentement du corps judiciaire. Selon le barreau de Centrafrique, un sit-in d’une heure sera organisé tous les jours jusqu’à vendredi prochain devant la Cour constitutionnelle.