La montée des discours de haine devient de plus en plus inquiétante ces derniers temps en République centrafricaine et particulièrement à Bangui. Cette situation menace la cohésion sociale et le relèvement économique du pays. De nombreux Centrafricains interpellent les autorités et les institutions compétentes à une action rapide pour limiter l’hémorragie.
Ces messages de haine et d’incitation à la violence sont essentiellement entretenus à Bangui, particulièrement dans le milieu politique et sur les réseaux sociaux. Ces propos malveillants commencent déjà à affecter plusieurs couches sociales, surtout la jeunesse.
" Les menaces, les intimidations et les injures à travers les réseaux sociaux sont faites des fois de manière directe. Nous nous sommes investis pour consolider la paix en éduquant nos compatriotes jeunes. Malheureusement, il y a même certains dignitaires qui se lancent dans cette pratique. Personne ne les réprimande comme si, la violence était légalisée et que chacun devrait en faire usage" a regretté Pamela Audrey Dérom, présidente du Conseil national de la jeunesse centrafricaine.
Pour le Haut conseil de la communication, la responsabilité de réprimer les auteurs des messages haineux, incombe à deux institutions.
"S’il y a la désinformation, s’il y a l’appel à la haine par voie de presse, c’est-à-dire exercée par des journalistes, c’est de la compétence du Haut conseil de la communication. Mais si vous avez des appels à la haine, à la violence et de la désinformation faits par de simples citoyens qui mettent des informations en ligne, c’est de la responsabilité du Parquet" a précisé José Richard Pouambi, président du Haut conseil de la communication.
Face à la persistance des discours de violence, le Président du Conseil national de la médiation invite les protagonistes à y mettre fin de peur d’être rattrapés par l’histoire.
"Ces jeunes qui pensent que les nouvelles technologies sont devenues un moyen d’expression de la liberté, qu’ils sachent que ce moyen-là, constitue un couteau à double tranchant. Cela peut les aider, aider à leur développement dans l’avenir. Mais, s’ils se contentent d’être les porteurs des messages de certains mouvements politiques, alors, leur avenir risquerait d’être compromis" a mis en garde Moussa Laurent Ngon-Baba, Président du Conseil national de la médiation
Les messages de haine ont pris de l’ampleur ces derniers jours à Bangui à partir des contestations sur le projet de la rédaction d’une nouvelle Constitution. Lequel projet a été initié par un député de la Nation et officiellement appuyé par l’exécutif.