Un soldat camerounais de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique (MISCA) a été assassiné le mercredi dernier dans la ville de Bozoum où est dépêché un contingent de cette force. Le corps de ce militaire a été ramené à Bangui dans la matinée du jeudi. Le soldat camerounais est mort suite à des altercations entre la Misca de la ville et un groupe de jeune assimilé aux Antibalaka. Une autorité de la ville de Bozoum a confié à Centrafrique Libre que le militaire camerounais a reçu des balles au cours d’un affrontement qui a opposé les jeunes aux forces internationales.
Un responsable de la jeunesse de cette ville contacté par Centrafrique Libre a donné des précisions sur cet événement en ces termes « les jeunes de la ville ont l’habitude de se livrer au jeu des cartes. Le mardi dernier, ces jeunes étaient en train de jouer lorsque des éléments de la Misca camerounaise en patrouille étaient arrivés sur les lieux.
Les éléments de la force internationale ont exigé l’arrêt immédiat de ce jeu mais, les jeunes n’ont pas voulu. Une dispute a suivi et des coups de feu ont commencé à pleuvoir. Sur le champ, un de ces jeunes a été abattu par les forces internationales. C’est dans les combats qui ont suivi cet assassinat que le soldat camerounais a été tué lui aussi.
Il est impossible de connaitre l’auteur de cet acte parce que c’était dans un affrontement. Un jeune qui était sur le sur les lieux a fait ce témoignage «depuis quelques temps, les forces internationales ne cessent de provoquer les jeunes. Pour les éléments qui font la patrouille, tous les jeunes de la ville sont des Antibalaka.
Lorsqu’ils voient un rassemblement des jeunes, ils l’identifient automatiquement aux Antibalaka et n’hésitent pas à ouvrir le feu, c’est ce qu’ils ont fait le mardi dernier. Parmi nous, il y avait beaucoup de blessés en dehors du camarade qui a perdu sa vie. Face à cette situation, nous étions obligés de nous défendre. C’est c’est dans ce contexte que le soldat est mort ». Ce dernier a indiqué qu’ils n’ont jamais voulu attaquer les forces internationales « les jeunes de la ville de Bozoum n’ont jamais voulu s’en prendre aux forces internationales qui protègent leur ville mais c’est elles qui déclenchent souvent les hostilités » a-t-il noté.
Un officier de la Misca de la ville de Bozoum contacté par Centrafrique Libre n’a pas souhaité se prononcer sur cette affaire. « Je ne peux pas vous dire quoi que ce soit sur cette affaire. Seuls les responsables de la Misca à Bangui pourront vous dire ce qui s’est passé hier. Mais je puis vous dire que les éléments sont déterminés à appliquer par tous les moyens les résolutions des Nations Unies. Rien ne peut nous faire changer d’avis. Quelque soit la résistance, nous irons au bout » a précisé ce chef militaire.
Il n’a pas été possible de contacter les autorités de la Misca à Bangui pour confirmer cette information. Mais de sources proches de la Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique contactées par Centrafrique Libre ont confirmé la mort de ce soldat. « Le corps est arrivé à Bangui hier matin à 2 heures. Un avion a été dépêché pour réaliser ce transfert. Je crois qu’il sera rapatrié au Cameroun » a expliqué un personnel de la mission interrogé sur cette affaire. La mort de ce soldat camerounais intervient trois jours après des combats signalés dans la ville de Bambari où est des soldats de la force Sangaris ont été blessés.
Diane LINGANGUE