La Police des Nations Unies (UNPOL) intensifie des séances de formation à l’endroit des Forces de sécurité intérieure (FSI) centrafricaine pour plus de professionnalisme et de proximité avec la population, a annoncé le porte-parole de la Composante Police des Nations Unies en République centrafricaine, le commissaire Serge Ntolo Minko. « Ces sessions rentrent dans le cadre de l’effort de la MINUSCA visant à accompagner les forces de sécurité intérieure et aider à la restauration de l’autorité de l’Etat pour une meilleure protection des civils », a-t-il précisé, soulignant que ces formations se déroulent actuellement à Bangui, Bouar et Sibut.
A Bangui, indique le commissaire Serge Ntolo Minko, « il s’est agi de deux sessions de formations de formateurs au profit de 50 gendarmes et policiers. Ces sessions permettront aux apprenants d’être outillés en plusieurs modules d’enseignements des programmes dispensés dans chacune de ces écoles ». Le commissaire Serge Ntolo Minko a fait savoir que ce processus de formation engage des apprenants sélectionnés sur la base de leurs connaissances empiriques pour un meilleur suivi de la prochaine cuvée de 1000 Forces de Sécurité Intérieure dont le recrutement est en cours.
Concernant Sibut, le porte-parole de la Police des Nations Unies en Centrafrique a indiqué que la coordination de la Formation UNPOL a également procédé à l’ouverture de 12 jours de formation en police judiciaire dont les six premiers jours sont consacrés à 15 officiers de police judiciaires et les six derniers pour 20 agents. « Les autorités administrative et municipale de la préfecture de la Kémo ont apprécié à leur juste valeur les initiatives du PNUD et surtout de la MINUSCA à travers sa Composante Police », a-t-il déclaré. Enfin à Bouar, une autre session de formation s’est tenue à l’intention de 25 chefs d’unités des FSI de la préfecture de la Nana Mambéré. D’après le commissaire Ntolo Minko, « cette formation leur donnera une grande vision des différents axes qu’offrent la police de proximité en matière de partage de renseignements pour enrayer la criminalité dans leur secteur ».
Par ailleurs, le commissaire Serge Ntolo Minko a informé qu’en dehors de ces formations, « les Unités de Police Constituées de la MINUSCA continuent vaillamment les patrouilles préventives et proactives pour protéger les populations civiles malgré les conditions d’accès difficiles et climatiques dans certaines régions ».
De son côté, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, faisant part d’une situation sécuritaire globalement calme sur l’ensemble du territoire, a déclaré que les unités de la Force de la MINUSCA continuent avec abnégation la sécurisation du territoire centrafricain dans le cadre de la protection des civils. « À cet effet, 1.388 patrouilles ont été effectuées, 1.031 patrouilles de sécurisation et 04 patrouilles conjointes avec les FACA », a-t-il dit, ajoutant que les opérations de sécurisation se poursuivent à Bangui et à l’intérieur du pays, à travers les patrouilles nocturnes et diurnes par les unités de la force conjointe.
Détaillant ces opérations, il a souligné que dans la zone est, les actions de la Force ont ramené la quiétude dans le triangle Ouanda-Djallé – Ouadda-Sam – Ouandja. « Une attention particulière sera toujours accordée à cette zone et ses environs. A Bakouma, les casques bleus marocains et les FACA continuent leurs actions conjointes pour sécuriser la ville, et à Nzacko on note un retour progressif de certaines populations qui avaient quitté la localité à cause de l’insécurité », précise-t-il.
Pour ce qui concerne la partie ouest, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo a indiqué que, le 23 septembre, la Force a pris part à une réunion avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le Contrôleur général de Police Michel Nicaise Nassin, dans l’objectif « d’échanger sur la situation sécuritaire globale dans la région, discuter des futurs défis et voir comment approfondir la collaboration entre les différentes unités dans le domaine de la sécurité ». Enfin, dans la région centre, les casques bleus tunisiens et pakistanais ont dominé l’axe Ndele-Kaka-Mbrès. « Les soldats de la paix mauritaniens ont patrouillé dans leur zone de responsabilité et l’unité d’aviation tunisienne a effectué des missions de reconnaissance aériennes sur Zangba », a souligné le porte-parole militaire de la MINUSCA.
D’autre part, le lieutenant-colonel Abdoul Ouédraogo a également fait part des visites les 20 et 21 septembre des délégations d’Indonésie et du Portugal, venues s’entretenir avec le leadership de la Mission et de la Force, pour évaluer l’opérationnalité de leurs contingents et s’enquérir du moral de leurs troupes. « Conduites respectivement par les Généraux Eko Margigono et Marco Antonio Mendes, elles ont rendu une visite de courtoisie au Commandant de la force, le général de corps d’armée, Daniel Sidiki TRAORE. Celui-ci a saisi l’opportunité pour dire tout le bien qu’il pense du rendement des casques bleus de la compagnie indonésienne de génie et de la force de réaction rapide portugaise. Il a également réitéré sa totale satisfaction quant à l’investissement et la contribution de ces deux unités dans le retour de la paix en RCA », a-t-il rapporté.
De son côté, la porte-parole par intérim de la MINUSCA, Uwolowulakana Ikavi Gbetanou, a annoncé la fin de la visite en Centrafrique du Coordonnateur spécial pour l'amélioration de la réponse des Nations Unies à l'exploitation et aux abus sexuels, le Secrétaire général adjoint Christian Saunders. « Outre Bangui, où il a rencontré les femmes leaders, il s’est rendu à l’intérieur du pays, et a pu échanger entre autres avec les membres du Réseaux Communautaires de Prévention et de Réponse aux actes d'exploitation et d'abus sexuels et les leaders communautaires de la commune Pombolo, à Bangassou », a-t-elle souligné, ajoutant que le Secrétaire général adjoint Christian Saunders était à la tête d’une une délégation et a pu échanger avec les autorités locales et visité certaines bases opérationnelles temporaires de la MINUSCA.
Uwolowulakana Ikavi Gbetanou a également rappelé la rencontre, le 22 septembre, entre la Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RCA, Valentine Rugwabiza, avec des représentantes des différentes organisations féminines centrafricaines. Selon elle, la cheffe de la MINUSCA a souhaité écouter ces leaders afin de s’enquérir de leurs opinions sur la mise en œuvre du mandat de la MINUSCA. « La discussion entre les femmes leaders et la cheffe de la MINUSCA a essentiellement porté sur l’appui au processus politique et de paix, la protection des civils et la restauration de l’autorité de l’état, sans oublier l’Agenda femmes, paix et sécurité », a indiqué Uwolowulakana Ikavi Gbetanou.
La porte-parole par intérim a également souligné que, dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat, la MINUSCA a organisé la semaine dernière un atelier de formation pour 40 fonctionnaires à Obo, « où ils ont discuté de la manière d'améliorer la prestation des services sociaux dans la préfecture du Haut-Mbomou. Le personnel du gouvernement est progressivement déployé à Obo, les services de santé et d'éducation restant les plus actifs », soulignant que, les participants ont demandé au préfet du Haut-Mbomou de prendre des mesures énergiques contre les fonctionnaires absents qui ne fournissent pas les services dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage et des eaux et forêts.
Enfin sur la situation des droits de l’homme, la porte-parole intérimaire a souligné que du 13 au 26 septembre, la MINUSCA a documenté et vérifié 145 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, ayant affecté 131 victimes. « A cela s’ajoutent 14 allégations de violations ayant potentiellement affecté 35 victimes, sur lesquelles la DDH continue d’enquêter », note-t-elle, ajoutant que la Mission multiplie des séances de sensibilisation, afin de prévenir les abus et violations des droits de l’homme en Centrafrique.