Après plus d’un an de détention à Bangui, la justice centrafricaine a remis en liberté provisoire, ce 28 septembre 2022, le ressortissant français Rémy Quignolot. Sur les huit chefs d’accusations qui pesaient sur lui, le parquet n’en a retenu que trois. Pour la défense du français, cette libération n’est pas à but humanitaire comme l’affirme le parquet, mais il s’agit du respect de la règle de procédure.
La libération provisoire de Juan Rémy Quignolot est intervenue, ce mercredi 28 septembre 2022, après plus de 14 mois de détention à la prison du camp de Roux à Bangui. Début septembre, sa défense avait alerté sur la prolongation de sa détention provisoire en violation de l’article 97 du code de procédure pénale centrafricain. Argument rejeté par le parquet général, estimant que la détention de M. Quignolot était faite dans le respect de la loi et que sa prolongation était faite à la demande de sa défense.
Selon le parquet général, l’audience de Juan Rémy Quignolot est attendue à la prochaine session criminelle du mois d’octobre 2022 à Bangui. Ainsi, près d’un mois avant l’ouverture du procès, la justice a décidé de le remettre en liberté provisoire.
Sa défense voit en cette décision, l’expression du respect du Code de procédure pénale centrafricain.
« Il n’y a pas de triomphalisme»
"En matière de procédure, les règles sont d’ordre public. Ce sont des règles qui s’imposent aux juges. Et c’est une règle de procédure lorsqu’au-delà d’un an, si la procédure n’est pas motivée, on doit le relâcher. C’est ce qui a été fait. Il n’y a de triomphalisme de ma part, ni du parquet qui a soutenu que c’était à but humanitaire" a fait savoir maître Arlette Sombo Dibélé, avocate de Juan Rémy Quignolot.
Pour la défense, la mobilisation reste compacte en vue de l’abandon total des charges qui pèsent sur son client.
« Nous serons à l’audience bien entendu »
"Il a été placé en détention provisoire sous huit chefs d’inculpation. Notamment, atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, association de malfaiteurs et autres. Aujourd’hui, sur les huit, cinq sont tombés. Il ne reste que l’espionnage, détention illégale d’armes de chasse et détention illégale d’armes de guerre. Lesquels vont également tomber. Donc, nous serons à l’audience bien entendu" a renchéri Arlette Sombo Dibélé.
La Chambre d’accusation du parquet de Bangui a retenu trois chefs d’accusations contre Juan Rémy Quignolot ; à savoir : détention illégale d’armes et munitions de guerre, détention illégale d’armes et munitions de chasse et espionnage. Juan Rémy Quignolot avait entamé, le 11 septembre dernier, une grève de la faim pour protester contre sa détention prolongée sans procès. Il avait été arrêté le 10 mai 2021 dans le 1er arrondissement de Bangui.