Dans un pays en conflit ou post conflit, la désinformation reste une arme décisive permettant de tromper l’opinion publique ou de détourner son attention sur un sujet d’importance capitale. Dans le cas d’espèce, la République centrafricaine en est une illustration. Beaucoup de fausses informations ont été fabriquées dans le but de manipuler, diviser ou tromper. Paul Crescent Beninga, docteur en science politique et activiste de la société civile, partage ses expériences sur la désinformation avec la cellule #StopATènè.
Que savez-vous des fausses informations ?
«Une fausse information est généralement utilisée à dessein afin d’atteindre un objectif bien précis. En Centrafrique, cela est devenu un réel problème de société qui n’épargne personne.»
En quoi cette pratique est-elle dangereuse pour une société?
«Une fausse information peut entraîner une société dans un conflit. Elle peut créer l’inimitié entre des amis et entre des acteurs politiques. Elle peut dérouter et servir à détourner l’attention d’une population sur une question de société bien déterminée. Et donc, généralement, les fausses informations ne sont pas que des informations qui sont fausses, mais elles sont parfois fabriquées à dessein pour atteindre un objectif.»
Avez-vous déjà vécu un exemple de la désinformation ?
«C’était la fausse alerte qui avait mis tout le monde en débandade l’an dernier. On annonçait que la CPC était à la porte de Bangui. Cette rumeur a créé la panique dans la ville. Aujourd’hui avec la technologie, les fausses informations sont devenues un outil, à la limite, de gestion de la chose publique.»
En tant que leader d’opinion, quelle attitude conseillerez-vous à vos compatriotes ?
«Il faut dire que nous sommes dans un Etat fragile où la maîtrise de la technologie de la communication n’est pas encore appropriée. A partir de ce moment, il faut être vigilant, très prudent dans la manière de véhiculer les informations parce que cela peut davantage fragiliser le pays. La population, quant à elle, doit émettre des réserves dans tout ce qu’elle reçoit comme information et elle doit prendre le temps de vérifier avant d’y croire.»