Au moins une dizaine de personnes dont 3 civiles ont été tuées dans des affrontements qui ont opposé, ces derniers jours, deux groupes anti-balaka rivaux dans la localité de Ndjoukou (Kémo). Selon des sources locales contactées par Radio Ndeke Luka, les deux milices s’affrontent pour le contrôle de la localité afin d’asseoir leur domination.
Les affrontements ont éclaté début octobre, selon des sources locales jointes par Radio Ndeke Luka. Tout serait parti de la volonté des chefs des deux groupes rivaux à asseoir, chacun, sa domination sur la localité de Ndjoukou et sa périphérie. Ceci, dans le but de racketter la population et d’imposer des taxes. Les deux factions anti-balaka rivales sont issues des préfectures de la Kémo et de la Ouaka. L’une est dirigée par le nommé Ayoloma, venu de Grimari (Ouaka) et l’autre, par Sioni Mènè, lequel contrôle les périphéries de Ndjoukou (Kémo).
"Tout est parti d’un conflit entre les 2 groupes rivaux. En effet, le chef de file de l’autre camp, qui se comporte en conquérant, voulait faire la loi sur les intérêts de l’autre en confisquant ses bœufs" déplore Jean-Pierre Komia-Sambia, député de Ndjoukou.
A en croire des autorités et des sources anonymes locales contactées par Radio Ndeke Luka, depuis le début de l’année, c’est le 1er affrontement de ce type enregistré entre les deux factions rivales.
En l’absence des forces de défense et de sécurité dans la zone, ces miliciens dictent leurs lois aux populations civiles et aux usagers des embarcations qui naviguent l’Oubangui entre la ville de Mobaye et la capitale centrafricaine.
"La population, pour se protéger, est obligée de se retirer dans la brousse où elle mène une vie pénible. Je n’ai cessé de dénoncer l’absence de nos forces dans cette localité", s’insurge le député de Ndjoukou.
Un bilan lourd
Ces affrontements, qui ont déjà duré près d’une semaine, ont provoqué des pertes en vies humaines et le déplacement de centaines de civils. Selon un premier bilan, au moins une dizaine de personnes dont 3 civiles ont été tuées durant les combats. Pour se protéger, des centaines de civils ont fui en brousse. Ces derniers vivent dans des conditions "pénibles" selon le député Jean-Pierre Komia-Sambia.
Un calme précaire, mais peu rassurant
Après des jours d’affrontements meurtriers, un calme précaire a pu régner ce 11 octobre dans la localité.
"La tension s’est apaisée pour le moment. Les détonations ont cessé. Ce matin, la Minusca a ramené le maire et les chefs de groupes, qui avaient fui les combats, dans la ville. Les deux leaders Anti-balaka se poursuivent encore dans la brousse. Présentement, les gens souffrent. Femmes et enfants sont dans la brousse. Ils ne peuvent pas sortir tant qu’il n y’a pas une force légale. Ce qu’on demande, c’est qu’un détachement des Faca soit déployé à Ndjoukou pour notre sécurité" lance un habitant.
Après plusieurs heures d’interruption, la liaison téléphonique est rétablie dans la ville. Ce conflit, entre ces groupes rivaux Anti-balaka, vient davantage empirer la situation des populations, confrontées aux inondations.