Les autorités administratives et locale de la Nana-Gribizi affirment se projeter désormais vers les défis de développement socio-économique avec l’appui de la MINUSCA, après la crise qu’a connue la région. « Aujourd’hui la préfecture de Nana Gribizi se porte bien, nous sommes en train de sortir la tête de l’eau, donc maintenant nous pensons aux défis de développement économique, avec l’appui de la MINUSCA », a déclaré ce mercredi, le préfet de la Nana-Gribizi, Abdoulaye Mahamat, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, organisée par visioconférence, conjointement avec le bureau région de Kaga-Bandoro.
Le préfet de la Nana-Gribizi, Abdoulaye Mahamat s’est réjoui de la collaboration avec la MINUSCA ayant permis de maintenir le calme et de permettre aux populations de vaquer à leurs occupations dans la zone sous sa responsabilité. « Sur le plan sécuritaire il y a un progrès significatif, les services de l’état sont déployés, les ex-combattants viennent de finir leur formation en vue de leur réinsertion, tout cela avec l’appui de la MINUSCA que nous remercions et saluons », a déclaré préfet, reconnaissant toutefois qu’il y a « quelques brebis galeuses par-ci, par-là dans la localité ». A cet effet, le préfet de la Nana-Gribizi lance un appel « à eux qui sont encore dans la brousse, de déposer les armes et de rentrer dans le processus du DDR », pour le relèvement économique de la zone.
Pour sa part, la cheffe de bureau par intérim de la MINUSCA à Kaga-Bandoro Alessandra Trabattoni, a signifié que cette « dynamique positive » a été rendue possible - entre autres - grâce aux programmes de pré-DDR et CVR, qui ont permis « de récupérer plus de 250 armes de guerre, plus de 1,350 armes de chasse et fabrication artisanale, plus de 15,000 munitions tous les calibres confondus et 207 grenades ». Pour accompagner ce processus de paix, près de 4,500 membres de la communauté ont été bénéficiaires directs des activités pré-DDR et CVR, pour un cout total d’environ 3 milliards de FCFA. La cheffe de bureau se dit « optimiste quant à l’avenir. La Nana-Gribizi, ainsi que la Kemo progressent sur le chemin de la paix, et ont entamé la direction du développement durable », ajoutant la MINUSCA a engagé depuis 2014, plus de 2,4 millions USD, pour le financement de 68 projets, dans la cadre de ses projets à impact rapide au bénéfice de la population de cette localité.
Selon Alessandra Trabattoni, le bureau de la MINUSCA à Kaga-Bandoro apporte un appui important à la restauration de l’autorité de l’Etat et au système judiciaire pour lutter contre l’impunité. Depuis son installation, dit-elle, « le bureau a réalisé plus de 361 missions de terrain de surveillances de la situation des droits de l’homme et de documentations des violations et abus des droits de l’homme dans les Préfectures Nana Gribizi et Kémo ». Pour ce qui est de la restauration de l’autorité de l’Etat, en outre de l’appui déjà apporté sur le soutien au déploiement et au renforcement des services, la cheffe de bureau a souligné que la Mission a apporté son « appui technique, logistique et opérationnel conformément au mandat de la Minusca aux démembrements de l’ANE de la Nana Gribizi et de la Kemo, et prépare les élections locales par des nombreuses missions de sensibilisation ».
Sur la situation des droits de l’homme, le directeur de la Division de communication stratégique et de l’information publique de la MINUSCA, Charles Bambara, a fait savoir qu’entre le 28 septembre et le 11 octobre, la MINUSCA documenté et vérifié 54 violations et atteintes des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ayant affecté 251 victimes. « Les acteurs étatiques ont été responsables de la majeure partie des violations (72%) et victimes (84%). Les groupes armés signataires de l’APPR-RCA sont, quant à eux, responsables de 15 atteintes aux droits de l’homme et 40 victimes », a-t-il précisé, ajoutant que la MINUSCA continue d’enquêter sur 12 allégations de violations ayant affecté 14 victimes ».
Intervenu lors de cette conférence de presse, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul-Aziz Ouédraogo a démenti un article paru dans la presse locale intitulé « les instructeurs russes aident la MINUSCA », affirmant qu’à la suite de l’attaque à l’engin explosif contre les casques bleus, des instructeurs russes auraient assisté le bataillon bangladais. « Je tiens à apporter un démenti ferme à cette information, car a aucun moment nos unités n’ont eu un contact avec un autre unité, encore moins bénéficié d’une quelconque aide. Il est aussi mentionné dans l’article qu’après que les casques bleus blessés aient été assistés, ils ont été évacués par la suite par un hélicoptère de la MINUSCA. Cette précision confirme si besoin était qu’il s’agit vraiment d’une information mensongère, puisque les blessés ont été évacués par voie terrestre vers l’hôpital de Bouar », a précisé le porte-parole militaire de la MINUSCA, le lieutenant-colonel Abdoul-Aziz Ouédraogo.