Face aux difficiles conditions de vie des sinistrés des inondations à Bangui et dans certaines villes de province, les députés montent au créneau. Ils ont interpellé, ce 19 octobre 2022, la ministre de l’action humanitaire, Virginie Baïkoua, sur la prévention de ces catastrophes ainsi que la réponse du gouvernement au profit des victimes. Malgré les réponses de la ministre aux préoccupations des élus, certains d’entre eux se disent insatisfaits.
Si la Coordination des actions humanitaires des Nations-Unies (OCHA) en République centrafricaine s’inquiète de plus de 85.000 personnes affectées par des inondations et plus de 18.000 hectares de culture dévastés, les députés, eux, se disent très préoccupés des conditions dans lesquelles vivent leurs électeurs. Si l’institution onusienne avance des chiffres préoccupants de plus d’un million de Centrafricains ayant besoin d’une assistance d’urgence, les élus de la Nation, eux, veulent savoir ce que fait le gouvernement dans ce sens. Durant plus de quatre heures, la ministre de l’action humanitaire a tenté de convaincre les députés.
« Nous avions mené plusieurs actions »
"En ce qui concerne les réponses, le gouvernement a 2 stratégies. Notamment, la gestion des causes et la gestion des conséquences. Nous avons mené plusieurs actions. La réponse humanitaire, la distribution des kits d’assistance, des vivres et des cash aux personnes affectées. Après discussions, les écoles occupées par les affectés commencent à être libérées" a défendu Virginie Baïkoua, ministre de l’action humanitaire.
Tout comme une bonne partie des députés, qui se disent insatisfaits des réponses du membre du gouvernement, certains parlementaires pensent que le gouvernement ne fait pas assez pour prévenir ces catastrophes.
« Il ne s’agit pas de nous parler des kits distribués »
"Je ne suis pas du tout satisfaite vu qu’elle a survolé le sujet, tout en se focalisant sur des futilités, des à-côtés. On lui a posé la question de savoir, que fait le gouvernement pour prévenir ces catastrophes en vue d’atténuer la souffrance de la population ? Il ne s’agit pas de nous parler des kits distribués, car l’Etat n’est pas humanitaire. De toute façon, on est habitués à ce genre de propos" a regretté Rachel Ngakola, députée de Bambari 1.
A l’exemple des autres pays du monde, le changement climatique a, ces cinq dernières années, bouleversé le cycle normal du climat centrafricain. Et même si le gouvernement y travaille pour minimiser les impacts, beaucoup reste à faire pour prévenir les inondations, sources d’écroulement de maisons et de dévastation des plantations.