Suite aux multiples plaintes des exploitants forestiers, le ministre des Eaux et Forêts Amit Idriss a été, ce 26 octobre 2022 devant les élus de la Nation. Les députés veulent comprendre pourquoi plusieurs taxes prélevées n’entrent pas dans les caisses de l’Etat. Ils ont aussi demandé des explications sur les dysfonctionnements enregistrés ces derniers temps au sein de ce département ministériel.
Comme la plupart des centrafricains, les élus sont bel et bien informés de la multiplicité de postes de collecte des taxes forestières, et pour la plupart, de manière illégale.
"Lorsque les véhicules de transport de bois quittent le village Sékia pour le Pk9, ils doivent payer au moins 200.000 francs. Du Pk9 jusqu’à la sortie Nord de la ville, ils doivent encore débourser 300.000 francs. Malgré le paiement de ces sommes considérables, ces commerçants ne reçoivent pas de quittances" s’est questionné Dominique Kakara, député de la 2ème circonscription du 6ème arrd. de Bangui.
Amit Idriss, le ministre des eaux et forêts ne se reconnait pas dans cette affaire et appelle les exploitants forestiers à exiger de reçu lorsqu’ils payent leurs taxes.
« Personne ne doit payer des taxes non-régies »
"Les taxes sont régies par les lois des finances. On ne peut pas se lever un matin pour demander à quelqu’un de payer quelque chose qui n’existe pas. Lorsqu’une personne vient payer une taxe et que par la suite on ne lui donne pas un reçu, c’est lui qui favorise cette corruption. Personne ne doit payer des taxes qui ne sont pas régies" a martelé Amit Idriss, ministre des Eaux et Forêts.
Par ailleurs, les élus ont fait état de soupçons de détournements des frais d’attribution de titres d’exploitation forestière. Selon eux, entre 2020 et 2022, plus de 5 milliards de francs CFA n’auraient pas été versés au trésor public. Même si le ministre promet d’apporter plus de justifications prochainement, du côté des élus, l’on pense déjà à une enquête parlementaire.
"Bien que nous avions investigué et eu quelques éléments devers nous, nous attendons à ce qu’il ait la réponse du ministre. Ainsi, une enquête parlementaire sera lancée très prochainement. Nous attendons également de confronter les parties sur l’état de gestion de ce département" a fait savoir Dominique Yandoka, président de la Commission production ressources naturelles et environnement.
Depuis une semaine, le personnel du département des Eaux et Forêts est entré en grève. Il réclame, notamment l’amélioration des conditions de travail et la signature d’un statut particulier. Interrogé sur la question, le ministre prône le dialogue et appelle le personnel à revenir au bon sens.