Centrafrique : de plus en plus d’incendies au village Djabarona

Publié le dimanche 13 novembre 2022 | radiondekeluka.org

© Autre presse par DR
Incendie au camp des déplacés de l’église Elim d’Alindao, le 6 mars 2021

C’est un phénomène digne de l’apocalypse que vivent les habitants du village Djabarona situé à 45 kilomètres de Bangui sur la route de Boali. Une série d’incendies a réduit presque en cendres, ce paisible village de commerçants. Des incendies à répétition dont les origines sont inconnues, détruisent maisons et biens et ont déjà occasionné la mort de trois personnes.

En moins d’un mois, quatre incendies se sont déclarés dans la localité de Djabarona. Trois personnes sont décédées dans ces drames et une cinquantaine de maisons en pailles, sont parties en fumée. Le dernier incendie est survenu entre minuit et une heure du matin ce mardi 08 novembre 2022. Si pour ce dernier cas il n’y a pas eu de dégâts humains, de considérables pertes matérielles sont à déplorer selon le constat de Radio Ndeke Luka sur le terrain.

Des ménages passent la nuit à ciel ouvert

Une trentaine de huttes faites en pailles, collées les unes aux autres ont été brûlées. "J’ai tout perdu", lâche désespérément Cédric, jeune d’une trentaine d’années. Après avoir passé deux nuits à ciel ouvert, il creuse des trous, juste à côté du lieu du drame pour planter de piquets, afin de dresser un abri en bâche. "J’ai perdu mon lit, l’argent de mes affaires et mes téléphones. Je suis sorti de cet incendie avec la culotte et le tee-shirt que je porte", poursuit le jeune-homme.

Mariam, une autre victime de cet incendie passe aussi la nuit avec ses quatre enfants sous un arbre. "J’ai perdu tous mes biens. Mes habits, mes réserves alimentaires ainsi que les articles que je vends pour entretenir ma famille. Tout est parti en fumée" s’est-elle lamentée.

Soupçons d’incendies criminels

Les drames surviennent dans la plupart des cas la nuit. Ce qui n’écarte pas l’idée d’un fait intentionnel, selon des habitants. "Si c’est vrai toutes nos maisons sont en pailles, pourquoi ne prennent-elles pas feu le jour ?", s’est interrogé un notable de Djabarona. Cédric soupçonne lui aussi des criminels à l’origine de ces multiples incendies : "Je vais dresser une bâche pour y habiter en attendant de démasquer les auteurs de cet incendie".

En attendant de démasquer les auteurs de ces incendies, les autorités locales demandent au gouvernement centrafricain, de trouver une solution à ce phénomène.

"Nous sommes tous terrifiés par ces incendies. Nous attendons que le gouvernement nous envoie quelques militaires pour assurer notre sécurité. Soit, nous trouver un endroit où nous pouvons nous reposer en toute quiétude" a souhaité Ousmane, une autorité locale.

Mais déjà inquiets, des habitants de Djabarona ont commencé à quitter la localité, certains se rendent à Bangui pour espérer trouver un refuge.

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