La France a dénoncé les attaques virulentes visant son ambassadeur en République centrafricaine.
Dans une correspondance adressée à son homologue centrafricaine, la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna s’est dit préoccupée par « la recrudescence des attaques » dont son pays est victime et plus particulièrement son ambassadeur accrédité à Bangui. L’ambassadeur de France en Centrafrique, Jean-Marc Grosgurin, a régulièrement fait l’objet d’attaques «en des termes virulents et insultants qui révèlent souvent du mensonge, de la manipulation et de l’incitation à la haine» selon Paris.
«L’ambassadeur de France en RCA ainsi que l’ensemble de son équipe, mènent leur mission, avec le plus grand professionnalisme, dans le respect sincère des autorités et du peuple centrafricain» a précisé la cheffe de la diplomatie française, estimant que son pays est victime d’une «campagne de dénigrement visiblement bien structurée et organisée» en RCA.
Les relations sont tendues entre Paris et Bangui se sont dégradées depuis de nombreux mois. La France accuse la RCA de s’allier à la Russie pour saboter son image et sa présence. La semaine dernière, les derniers blindés de l’armée française ont quitté Bangui. La France a annoncé le départ de ses derniers soldats encore stationnés dans le pays.
La Russie n'a pas les ressources pour appuyer une guerre civile au Tchad aujourd'hui Enrica Picco, avocate et directrice Afrique Centrale de l’International Crisis Group
Mais, cela n’explique pas complètement le refus de l’Union africaine de sanctionner le Tchad aujourd’hui. L’un des éléments de réponse reste l’intérêt de certains Etats du continent africain. “Le Nigeria a fait pression sur l’Union africaine depuis le début de la crise tchadienne pour ne pas appliquer de sanctions”, explique Enrica Picco. “Le président Buhari a vraiment besoin de la stabilité du Tchad dans la lutte contre le djihadisme dans son pays, avec la présence de militaires tchadiens dans la zone du lac Tchad”, poursuit-elle. Le Nigeria a tout intérêt au statu quo.