Alors que le marché des cryptomonnaies poursuit sa chute spectaculaire, Bangui a préféré remettre à plus tard le projet de cotation de sa monnaie virtuelle qui ne suscite pas un grand intérêt auprès des investisseurs.
La République centrafricaine a annoncé, lundi 19 décembre, le report de la cotation de sa cryptomonnaie baptisée Sango coin sur les plateformes d’échange à cause des « conditions actuelles du marché » et « pour des raisons de marketing ».
Dans une déclaration publiée sur la chaîne Telegram officielle de Sango coin, les autorités centrafricaines ont précisé que le projet de cotation a été remis au premier trimestre 2023. Elles ont également annoncé le report de la levée des restrictions sur les ventes de cette cryptomonnaie, ce qui permettrait aux détenteurs des Sango coins de céder jusqu’à 5% de leurs jetons, actuellement « verrouillés pendant un an ».
Le marché des cryptomonnaies a subi des pertes estimées à 2 000 milliards $ depuis novembre 2021, selon les données de CoinGecko, un site de référence qui suit les cours des cryptoactifs en temps réel.
La cryptomonnaie centrafricaine n’a pas suscité un grand intérêt de la part des investisseurs. Moins de 8% seulement des 210 millions de Sango coins proposés à la vente ont jusqu’ici trouvé des acquéreurs, rapportant au gouvernement une somme globale de 1,66 million $, selon les données publiées par Reuters.
Premier pays africain à avoir adopté le Bitcoin comme monnaie légale, la Centrafrique avait lancé le 25 juillet dernier, le premier cycle de vente d’une cryptomonnaie. Dans ce cadre, 210 millions de Sango coins ont été proposés à la vente au prix unitaire de 0,10 $, avec un investissement minimum de 500 $ à payer en cryptomonnaies, notamment en Bitcoin et en Ethereum.
Douze autres cycles de vente de Sango coins sont prévus, avec des prix qui augmenteront à chaque fois. Les investisseurs étrangers ont également la possibilité d’acheter la citoyenneté pour 60 000 $ en cryptomonnaies, à condition de détenir des Sango coins équivalents pendant cinq ans à titre de garantie, et la « e-résidence » pour 6 000 dollars détenus pendant trois ans, selon des données publiées sur le site Web officiel de la cryptomonnaie (sango.org).
Un terrain de 250 mètres carrés est également proposé pour 10 000 $ aux investisseurs qui acceptent de conserver les Sango coins pendant une décennie.
La Cour constitutionnelle centrafricaine avait cependant jugé, dans un décret publié fin août dernier, « inconstitutionnel » l’achat de la citoyenneté, de la « e-résidence », de terrains et des ressources naturelles du pays au moyen de la cryptomonnaie Sango, expliquant que « la nationalité n’a pas de valeur marchande » et que la résidence « exige un séjour physique en République centrafricaine ».
La Cour suprême s’est prononcée à ce sujet, suite à une requête déposée début août par le Groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la Constitution du 30 mars 2016 (G-16).