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Centrafrique : Simplice Mathieu Sarandji déplore la non production des projets des lois de règlement et dénonce la flagrante violation du sacro saint principe de la reddition des comptes

Publié le vendredi 30 decembre 2022  |  Letsunami.net
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : Simplice Mathieu Sarandji déplore la non production des projets des lois de règlement et dénonce la flagrante violation du sacro saint principe de la reddition des comptes
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La Deuxième Session Ordinaire de l’Assemblée Nationale, communément appelée Session budgétaire, convoquée depuis le 1er octobre s’est achevée le jeudi 29 décembre 2022 après trois (03) mois d’intenses travaux.
Placée sous la houlette de l’honorable Simplice Mathieu SARANDJI Président de l’Assemblée Nationale, la cérémonie marquant la clôture de ladite Session de quatre-vingt-dix(90) jours, a eu lieu en présence comme à l’accoutumée du Premier Ministre Félix MOLOUA, assisté du Ministre d’Etat à la Justice, Docteur Arnaud DJOUBAYE ABAZENE assurant l’intérim du Ministre chargé du Secrétariat Général du Gouvernement et des relations avec les institutions de la République empêché.
De nombreuses personnalités, membres des Cabinets de la Présidence de la République, de l’Assemblée Nationale et de la Primature, les Présidents des institutions républicaines, les Représentants des différentes couches socio-professionnelles, Ambassadeurs, Chefs des Missions diplomatiques, Postes Consulaires et les Représentants des Organismes Internationaux et autres invités et non des moindres, ont fait le déplacement de l’hémicycle de la Représentation Nationale, temple de la démocratie centrafricaine.
Durant ces trois (03) mois, les élus de la nation avaient examiné plusieurs projets et propositions de lois, auditionné, interpellé les membres du Gouvernement et aussi, ils se sont livrés à d’autres activités parlementaires notamment, les ateliers de renforcement des capacités.
Après la lecture de l’arrêté de clôture de la deuxième Session Ordinaire 2022 faite par le Député Clément NDOMBE, Premier Secrétaire Parlementaire, le Chef du Parlement Centrafricain, Simplice Mathieu SARANDJI a prononcé son allocution de circonstance en ces termes :
« Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;

Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines ;

Monsieur le Ministre chargé du Secrétariat Général du Gouvernement et des Relations avec les Institutions de la République ;

Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;

Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques ; Postes Consulaires et Représentants des Organisations Internationales ;

Honorables Députés, Chers Collègues ;

Mesdames et Messieurs les Membres des Cabinets de la Présidence de la République, de l’Assemblée Nationale et de la Primature ;

Monsieur le 2ème Vice-Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui ;

Mesdames et Messieurs les Présidents des Partis Politiques et Leaders des Centrales Syndicales ;

Distingués Invités ;

Mesdames, Messieurs,

La deuxième session ordinaire de l’année 2022, convoquée principalement à l’effet d’adopter la loi des Finances de l’Etat pour l’exercice budgétaire de l’année 2023, prend fin ce jour à l’issue de la présente cérémonie.

A cet effet, je voudrais souhaiter la bienvenue à tous nos distingués Invités, tout protocole respecté, et les remercier d’avoir bien voulu honorer de leur présence à cette cérémonie de clôture.

Mais avant tout propos, je voudrais rappeler que la Loi des Finances est l’outil par excellence grâce auquel l’Etat lève les impôts et les taxes diverses, nécessaires à son fonctionnement. C’est dire combien cette loi est importante et combien il importe de la préparer avec le plus grand soin.

Pour avoir compris cela, l’ensemble des Députés au travers de leur Commission, se sont fortement impliqués dans l’examen des projets des budgets sectoriels.

Le résultat auquel on est parvenu, par la disponibilité d’un texte de loi et d’un rapport dans les délais, alors même que le Projet du Gouvernement est parvenu sur le bureau de l’Assemblée Nationale, une fois de plus, au-delà du délai légal de dépôt, est à porter à l’actif des Honorables Députés que je félicite pour le travail ainsi accompli.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.

Si l’examen du Projet de loi des Finances en lui-même n’a pas posé de problèmes particuliers aux Elus de la Nation, deux faits majeurs méritent d’être soulignés. Il s’agit du manque d’appuis financiers de la communauté financière internationale au budget national, d’une part et de la persistance de la violence armée dans l’arrière-pays et les formes inédites de certaines attaques d’autre part.

Qu’on en juge :

Les 11, 27 et 28 novembre 2022, trois (3) compatriotes avaient été enlevés dans la Vakaga ; un chinois a été enlevé à Yéléwa et un de nos soldats tué ; la ville de Bossangoa dans l’Ouham a été bombardée nuitamment par un aéronef non encore identifié.

Le 16 décembre 2022 un colis piégé a explosé à la Maison russe à Bangui blessant grièvement un ressortissant russe.

Par solidarité avec toutes les victimes tant nationales qu’étrangères, je présente au nom de tous les Elus de la Nation et au mien propre, toute ma compassion ainsi que mes sincères condoléances à la famille du brave soldat tombé sur le champ d’honneur, pour la défense de la Patrie.

Comme vous devez vous en douter, ces multiples faits liés à la sécurité, combinés aux effets de la COVID 19, de la guerre en Ukraine et la crise de carburant, impactent de façon drastique les recettes domestiques.

Quelle est la réalité des chiffres de ce budget aujourd’hui :

– les Ressources totales s’élèvent à 234 277 689 000 FCFA ;

– les Charges totales s’élèvent elles à 283 831 408 000 FCFA ;

– le Solde budgétaire global est de 49 553 719 000 FCFA ;

– le Solde budgétaire primaire est de 58 337 129 000 FCFA, correspondant à 3,5% du PIB.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Honorables Députés, Chers Collègues ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs,

Dans mon discours prononcé le 3 Octobre 2022 à l’occasion de l’ouverture de cette deuxième session ordinaire, j’avais évoqué les problèmes qui ont guidé l’élaboration des lois de finances initiale et rectificative pour l’année 2022.

Ces problèmes avaient encore été étayés le 16 novembre 2022 (récemment) par le Ministre des Finances et du Budget lors de sa présentation sans débat du projet de la Loi de finances 2023 où il avait mis en exergue les risques budgétaires, à savoir :

1. L’incertitude prolongée sur le décaissement des appuis budgétaires ;

2. La non-reprise du programme appuyé par la Facilité Elargie de Crédit.

3. La dégradation de l’environnement international qui viendra exacerber les risques macroéconomiques déjà importants, et

4. Les risques domestiques incluant principalement les aspects sanitaire et sécuritaire.

Tous ces risques constituent des incertitudes que notre pays connaît depuis quelques temps à cause des crises multiformes qui l’ont secoué et qui empêchent son développement.

Pour ce faire, un changement de paradigme et de comportement s’avère nécessaire pour permettre au pays d’engager des réformes audacieuses dans tous les domaines de la vie publique.

L’exemplarité des dirigeants et la redevabilité de leur gestion, la restauration de l’autorité de l’Etat qui passe obligatoirement par l’application vigoureuse des sanctions contre tout contrevenant et la Justice sont, me semble-t-il, les éléments constitutifs de ce changement de paradigme.

A ce propos, je rappelle les dispositions de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, qui énoncent à l’article 14, je cite : « Tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée » fin de citation et à l’article 15, je cite encore : « La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration. » fin de citation.

C’est le fondement qui permet à nous autres, Députés de la Nation en tant que Représentants du peuple, d’exercer cette mission essentielle et nécessaire qui est de voter le budget et d’en contrôler la bonne exécution.

Ce contrôle se fait en cours d’exécution du budget et, à posteriori, lors du vote de loi de règlement.

C’est ici le lieu de rappeler opportunément au Ministre des Finances et du Budget, la promesse qu’il a faite lors des débats sur le projet de loi de finances rectificative 2022, de soumettre dans les tous prochains jours à l’Assemblée Nationale les projets de lois de règlement.

La Représentation Nationale constate malheureusement que cette promesse n’est pas tenue.

J’exhorte donc le Gouvernement à faire diligence en 2023 pour être en phase avec les dispositions de l’article 82, al.8 de la Constitution du 30 mars 2016, je cite : « Le Gouvernement est tenu de déposer sur les bureaux du Parlement, lors de la première session ordinaire, le projet de loi de règlement de l’exercice précédent », fin de citation.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Dans un contexte où les partenaires techniques et financiers sont réticents à accorder des appuis budgétaires, le pays doit prioritairement compter sur ses propres ressources pour améliorer le quotidien de nos compatriotes.

Pour ce faire, la lutte contre la corruption, la gabegie, la fraude et les autres maux qui minent le fonctionnement de l’Administration en général impactent les finances publiques de la République Centrafricaine et doit être le cheval de bataille du Gouvernement.

Cette bataille, j’en suis convaincu, permettra à notre pays d’améliorer ses agrégats macroéconomiques, sa gestion financière et son environnement des affaires.
C’est pourquoi, j’encourage fortement le Gouvernement à développer une vaste campagne de sensibilisation de toutes les couches sociales, en vue de leur adhésion et leur appropriation de cette cruciale question pour notre pays.

A ce propos, la mise en place d’une cellule de veille placée sous l’autorité du Premier Ministre, Chef du Gouvernement envoie un premier signal de la volonté des autorités à prendre à bras-le-corps la lutte contre ce fléau.

Cependant, il faudra veiller à éviter le dédoublement des organes poursuivant un même objectif.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.

Le vote des Lois est la première facette du diptyque des missions constitutionnelles des Parlementaires. Les Elus de la Nation ont adopté cinq (5) Lois :

1. La Loi relative au statut particulier de la Fonction Publique Parlementaire :
2. La Loi sur les limites des circonscriptions administratives ;
3. La Loi des Finances 2023 ;
4. La Loi portant renouvellement de la Cour Pénale Spéciale (CPS);
5. La Loi fixant les procédures du Référendum en République Centrafricaine ;

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

La corruption est un phénomène mondial, complexe et aux multiples facettes. La lutte contre elle ne doit pas se limiter à quelques-uns de ses aspects. Elle doit être globale et se traduire véritablement en actes, par la répression et la sanction des auteurs des faits délictueux.

Personne, je dis bien personne, ne doit être à l’abri des sanctions car nul n’est au-dessus de la loi.

Au demeurant, Son Excellence Professeur Faustin Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’Etat, dans son discours prononcé à l’occasion de son investiture ici même le 30 mars 2022, déclarait faire de l’impunité l’épine dorsale de son deuxième mandat.

La Représentation Nationale vous encourage à faire poursuivre le processus de contrôle des rémunérations des fonctionnaires et agents publics afin que les auteurs des salaires et indemnités indûment perçus soient identifiés, poursuivis et les sommes remboursées.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs.

Les activités menées par les Elus de la Nation aussi bien dans le domaine de la diplomatie parlementaire que de la coopération internationale, ne sauraient être passées sous silence. Il est de mon devoir de vous en parler succinctement.

En ce qui concerne la diplomatie parlementaire, de nombreuses rencontres avaient eu lieu, qu’il s’agisse des conférences, d’ateliers ou fora.

Pour ma part, j’ai reçu le 10 octobre 2022 une délégation du Groupe d’Amitié Belgique-Centrafrique, une première sous notre législature. Le but de cette visite est de bien connaître la situation réelle de la République Centrafricaine afin de mieux sensibiliser leurs collègues du Parlement Belge aux fins de voir dans quelles mesures soutenir les efforts de notre Parlement et, par voie de conséquence, notre pays dans sa quête de développement.

Par ailleurs, plusieurs Députés ont participé aux conférences interparlementaires suivantes :

La 145e Assemblée de l’Union Interparlementaire tenue à Kigali au Rwanda, du 11 au 15 octobre 2022, sur le thème : « L’Egalité des sexes et les Parlements sensibles au genre : moteur du changement pour un monde résilient et pacifique ».

Au cours de cette Assemblée, une résolution sur l’impulsion parlementaire en faveur du développement local et régional des pays à taux de migration internationale élevé, et la cessation de toutes les formes de traite des êtres humains et de la violation des droits de l’homme, y compris celles commanditées par les Etats, a été adoptée.

La 13ème session extraordinaire de l’Assemblée plénière du Forum des Parlements membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (FP-CIRGL), organisée à Bujumbura au Burundi, du 25 au 28 octobre 2022.

Le Forum a exhorté d’une part, les Etats membres à s’engager à mettre en œuvre, entre autres, le protocole de la CIRGL sur l’exploitation illégale des ressources naturelles dans la région des grands lacs et, d’autre part, la communauté internationale à soutenir les efforts des Etats membres dans leur lutte contre le commerce illégal des ressources naturelles, en particulier les minerais qui permettent le financement des groupes armés et des réseaux criminels.

Ces questions nous intéressent au premier plan au regard de l’exploitation illégale de nos ressources minières par les bandits armés ce qui a, pour conséquence, le maintien des sanctions du processus de Kimberley envers notre pays avec de sérieuses conséquences sur son économie.

La 61ème session de l’Assemblée Parlementaire de l’Organisation des Etats d’Afrique, des Caraïbes, du Pacifique et la 42ème session de l’Assemblée Parlementaire de ladite Organisation et de l’Union Européenne, qui ont eu lieu à Maputo au Mozambique, du 21 octobre au 02 novembre 2022.

Les questions relatives à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, l’impact de la guerre en l’Ukraine et les crises énergétiques dans le monde, la sécurité maritime, l’impact de la cybercriminalité sur les jeunes et le mariage forcé ainsi que les violences faites aux femmes, ont été largement débattues.

La problématique du changement climatique et de l’appauvrissement de la biodiversité, qui compte parmi les défis les plus urgents auxquels l’humanité est confrontée, a fait l’objet de longues discussions. Un appel a été lancé à tous les gouvernements du monde pour y trouver des solutions durables.

La 1ère Session ordinaire de la 6ème législature du Parlement Panafricain tenue à Midrand en Afrique du Sud, du 21 octobre au 13 novembre 2022 sur le thème : « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : accélérer le développement social, économique et du capital humain ».

A l’issue des débats sur ces questions qui nous tiennent à cœur, dix-sept (17) résolutions ont été adoptées dont deux ont particulièrement retenu mon attention. Il s’agit de :

 La résolution relative à la table-ronde sur la promotion de la gouvernance démocratique par la mise en œuvre de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance, et le renforcement de l’engagement citoyen ;

 La résolution sur l’adoption de la loi type sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle en Afrique.

Par ailleurs, trois (3) recommandations avaient été faites dont la plus importante concerne les changements anticonstitutionnels de gouvernement et les transitions politiques en Afrique, qui doit faire l’objet d’une attention particulière, aussi bien de la part des dirigeants que des populations car ils sont potentiellement vecteurs de conflits.

La 78ème session du Comité Exécutif et la 44ème Conférence de l’Union Parlementaire Africaine (UPA) organisées à Victoria Falls au Zimbabwe, du 04 au 10 novembre 2022 sur le thème « Le rôle de la femme africaine dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent et le rôle des Parlements pour une paix durable ».

Ces questions avaient fait l’objet de plusieurs recommandations aussi importantes les unes que les autres, dont les plus urgentes à mettre en œuvre concernent :

 L’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes d’ici 2030 ;

 L’implication des citoyens dans la lutte contre le terrorisme en Afrique.

Un atelier régional d’apprentissage par les pairs sur le partage d’expériences pour les partis politiques des Etats membres de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs qui a été organisé à Nairobi au Kenya, les 23 et 24 novembre 2022, sur « L’élaboration de politique sensible au genre afin de renforcer la représentation des femmes dans les Organes de Gestion des Elections (OGE) ».

Une étude faite sur cette question a révélé que la sous-représentation des femmes est une lacune dans les cadres législatifs, règlementaires et politiques. Aussi, la nomination notamment des Commissaires dans certains Etats, qui se fait sur la base d’allégeance politique plutôt que sur la compétence, constitue-t-elle un défi à relever.

Pour renforcer la représentation des femmes dans les partis politiques et les OGE, il a été recommandé un certain nombre d’actions, notamment la sensibilisation et l’approfondissement de la compréhension des partis politiques en matière de genre et, surtout, la mise en œuvre de politiques sensibles au genre afin de renforcer la représentation des femmes dans ces entités.

Le 17ème Forum sur la Gouvernance de l’Internet s’est tenu du 22 novembre au 02 décembre 2022 à Addis-Abeba en Ethiopie autour du thème « Internet résilient pour un avenir durable et commun partagé ».

Ce Forum a mis un accent particulier sur la cyber-sécurité en faisant un état des lieux et en dégageant les meilleures pratiques, tout en insistant sur la distinction entre la cyber-sécurité et la cybercriminalité qui, elle, est un véritable fléau pour les économies de nos différents pays.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Honorables Députés, Chers Collègues ;
Distingués Invités ;
Mesdames, Messieurs,

Dans le domaine de la coopération internationale, j’ai pris part, en tant qu’Hôte d’honneur, à la Conférence Internationale sur la Sécurité de l’Information qui s’est tenue à Sotchi, en Russie, du 13 au 14 octobre 2022.

Comme vous le savez, le monde aujourd’hui est confronté aux nouvelles formes de cybercriminalité qui évoluent très rapidement et portent sur l’espionnage, le sabotage d’infrastructures, le crime organisé, les nouveaux contours des combats armés sur les opérations militaires et l’intelligence artificielle.

Il a été prouvé que de nombreux crimes sont favorisés ou passent par les connections internet. Les participants sont d’avis qu’il est urgent de conclure un Accord international pour mieux lutter contre ce fléau puisqu’aucun pays n’est épargné.

En marge de cette conférence, j’ai eu des entretiens avec une délégation russe de haut niveau conduite par le Professeur Emérite de droit Sergey KISLYAK, Sénateur, l’une des voix les plus écoutées du Sénat.

Ces personnalités ont apprécié ma présence à ladite conférence, ce qui témoigne, selon eux, de l’attention particulière que portent les Autorités centrafricaines à cette question.

Nous nous sommes réjouis du renforcement considérable de la coopération entre les différentes Institutions parlementaires russe et centrafricaine et, au-delà, entre nos deux Pays. J’ai naturellement exprimé ma profonde gratitude envers les Autorités russes pour les aides multiformes qu’elles ne cessent d’accorder à la République Centrafricaine, particulièrement dans le domaine de la sécurité, lequel est fondamental pour la paix et le développement économique et social.

A Moscou, j’ai été reçu par le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Région de Moscou le 18 Octobre 2022 d’une part, et par l’Ambassadeur Directeur du Département Afrique au Ministère des Affaires Etrangères le 19 octobre 2022 d’autre part.

Avec Monsieur Vladimir PLATONOV, ancien Député, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Région de Moscou, l’entretien a essentiellement porté sur les perspectives de coopération dans le domaine du développement économique et culturel entre son Institution et la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat de la République Centrafricaine.

A ce sujet, il a indiqué la disponibilité de son Institution à accorder aux entrepreneurs centrafricains des séquences de formation au cours desquelles il y aurait non seulement des échanges d’informations mais surtout d’expressions des besoins.

Au moment où je m’adresse à vous, les contacts nécessaires ont déjà été établis entre les deux Chambres.

Avec l’Ambassadeur Vsevolod TKACHENKO, Directeur du Département Afrique au Ministère des Affaires Etrangères, entouré par ses plus proches collaborateurs, notamment l’Ambassadeur Oleg OZEROV, Chef du Secrétariat du Forum sur le Partenariat Russie-Afrique, un des hommes clés de la coopération Russie-Afrique, nous avons longuement échangé sur des questions d’intérêts communs.

Pour l’Ambassadeur TKACHENKO, la République Centrafricaine demeure un partenaire très important avec lequel il faut renforcer la coopération dans tous les domaines, y compris parlementaire. La Russie mettra tout en œuvre pour la consolidation des structures de l’Etat centrafricain et le renforcement de sa sécurité territoriale.

Le dialogue entre les deux pays est manifestement fructueux. La Russie continuera, a-t-il soutenu, à déployer des efforts pour parvenir à la levée totale de l’embargo sur les armes imposé aux FACA afin de permettre au Gouvernement légitime d’assurer efficacement sa sécurité contre les bandits armés.

A cela, il importe d’ajouter la question du relèvement économique. Il faut absolument assurer une bonne coordination des actions sur le plan international, surtout au niveau des Nations Unies.

Dans le domaine de l’éducation, la Fédération de Russie qui était disposée à offrir huit (8) bourses aux étudiants centrafricains à la rentrée universitaire prochaine, a décidé de porter le quota à soixante-quinze (75) dans plusieurs domaines de développement. Et cela ira désormais crescendo.

Je m’en suis naturellement réjoui, parce « Qu’il n’est de richesse que d’hommes », disait l’économiste-philosophe Jean Bodin.

J’ajouterai, pour ma part, « Des hommes bien formés » car l’éducation est véritablement le crédo du développement des Nations.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Distingués Invités ;
Mesdames, Messieurs,

D’autres Elus de la Nations ont aussi participé à certaines conférences internationales. C’est le cas pour la 27ème Conférence des Parties des Changements climatiques, qui s’est tenue à Sharm El Sheik en Egypte du 30 octobre au 18 novembre 2022.

Il faut surtout retenir que les pays les moins avancés, principalement ceux d’Afrique, qui émettent moins de 4% de gaz à effet de serre, subissent de plein fouet les effets du changement climatique alors que les pays du G 20, qui sont les plus grands pollueurs avec plus de 80% d’émission, et qui devraient faire preuve de solidarité en soutenant les pays affectés, leur demandent plutôt, d’atteindre avec eux, l’objectif de 1,5% d’émission d’ici à 2030. Quel paradoxe !

Toujours dans le domaine de la coopération internationale, j’ai eu, le 05 décembre 2022, un entretien avec Monsieur José MARQUES DIAS, Chef de la mission de Conseil de l’Union Européenne en République Centrafricaine (EUAM-RCA).

L’importance du rôle du Parlement dans le fonctionnement général d’un Etat en matière de consolidation de la bonne gouvernance a fait l’objet de discussions. A cet effet, il a souhaité que la loi sur l’organisation et le fonctionnement de la Police centrafricaine soit votée dans un délai assez raisonnable. Cela lui permettrait de convaincre sa hiérarchie à Bruxelles afin d’appuyer efficacement les services de Police dans leur mission de sécurité interne.

Sur cette question, l’engagement des Elus de la Nation sur le renforcement du rôle de la Police en matière de protection de la population est sans équivoque. Mais tant que certains éléments de ce corps, et ils sont nombreux, continueront à harceler les populations et à violer les droits humains, l’adoption de cette loi n’est pas envisageable.

Dans le domaine de la coopération économique, j’ai eu, le 12 décembre 2022, une rencontre avec une mission du Fonds Monétaire International (FMI) conduite par Monsieur Albert TOUMA-MAMA et ce dans le cadre de la consultation au titre de l’Article IV et de la demande de financement d’urgence à travers le Guichet « Chocs Alimentaires ».

Ce qu’il faut retenir, c’est que la guerre Russie-Ukraine a créé, entre autres, un choc sur les denrées alimentaires à travers le monde.

Pour les importateurs de denrées alimentaires comme les nôtres, le choc se traduit par une hausse des prix des produits et crée un besoin additionnel pour la balance des paiements.

Quant aux exportateurs, ils subissent des perturbations de leurs circuits traditionnels d’approvisionnement des marchés.

Pour aider ses pays membres à faire face à ce choc mondial des denrées alimentaires, le Conseil d’Administration du FMI a adopté le 30 Septembre 2022, un nouveau Guichet de financement au titre de ses instruments d’urgence (Facilité de Crédit Rapide [FCR] et Instrument de Financement Rapide [ICR] ). Ce nouveau Guichet est ouvert juste pour douze (12) mois, c’est-à-dire jusqu’au 30 septembre 2023.

Pour revenir à nos discussions, je peux vous dire qu’elles ont porté sur les objectifs de la mission, ses conclusions préliminaires, les risques budgétaires que notre pays encourt en 2022 et 2023 et l’agenda législatif concernant les réformes de la loi sur les crypto-actifs et le projet de loi portant Code Minier de la RCA.

Par ailleurs, j’ai reçu, le 14 décembre 2022, Son Excellence Monsieur Mostafa El HALFAOUI, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume du Maroc en Centrafrique, Doyen du Corps diplomatique. L’objet de notre rencontre a porté sur l’intensité de bonnes relations qui existent entre le Royaume du Maroc et notre pays. En témoignent les nombreuses réalisations effectuées par les pays amis et frères en République Centrafricaine.

J’ai également reçu, le 15 décembre 2022, Monsieur FENG XUEWEI, Ministre Conseiller et Chargé d’Affaires par intérim de l’Ambassade de la République Populaire de Chine, à la suite de la libération du ressortissant chinois, pris en otage par les éléments des groupes armés qui sévissent à Yéléwa dans le Nord-Ouest du Pays. Je lui ai demandé de transmettre aux Autorités chinoises, à travers l’Assemblée Nationale de son pays, toute la compassion des Elus de la Nation.

Au-delà de cette douloureuse question, nous avons échangé sur des points d’intérêts communs, notamment la formation dans le domaine agricole et le transfert des technologies y relatif.

J’ai aussi eu, le 21 décembre 2022, un entretien avec Monsieur Jean-Pierre LACROIX, Secrétaire Général-Adjoint de l’ONU chargé des Opérations de Maintien de la Paix. Cette visite s’effectue après le renouvellement du mandat de la MINUSCA par le Conseil de Sécurité le 14 novembre 2022.

S’il est vrai que depuis la prise en main de la MINUSCA par Madame Valentine RUGWABIZA, les échos négatifs se font de moins en moins entendre sur les comportements de certains éléments de cette mission, il est aussi vrai que dans certaines régions du pays, on note une résurgence de la violence menée par les groupes armés à la solde de certaines puissances étrangères.

Certes, les défis sont énormes mais pas insurmontables. Des efforts sont déployés par les uns et les autres, mais ne donnent pas encore les résultats escomptés. J’exhorte donc la Communauté internationale à nous aider, davantage et véritablement, pour mettre définitivement fin à ces cycles de violences. Le peuple centrafricain a aussi le droit de vivre dans la paix, la sérénité et la concorde comme les peuples d’ailleurs.

C’est cette paix retrouvée qui est la condition de l’organisation prochaine sereine des élections locales et régionales. Prévues pour juillet 2023, ces élections mettront fin à la nomination des Maires, ce qui aura comme avantage l’amélioration de la gouvernance locale.

J’exhorte donc le Gouvernement à veiller à créer les conditions favorables au déroulement sécurisé de ces élections.

J’ai enfin reçu, le 27 décembre 2022, Son Excellence Monsieur Khare DIOUF, Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Sénégal auprès de la République Centrafricaine avec résidence à Yaoundé. Notre entretien a essentiellement porté sur la redynamisation des relations entre nos deux pays, axée sur la coopération notamment dans le domaine de la culture académique.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,

Je ne saurais terminer mes propos, sans pour autant parler de la pénurie chronique de carburants, que le pays connait depuis le début de l’année 2022. En effet, il est de plus en plus difficile aux consommateurs de s’approvisionner dans les stations-services. Les produits qu’on achète aujourd’hui, à tous les coins des rues, sont de mauvaise qualité et stockés dans des endroits inappropriés.

C’est pourquoi, ils causent de nombreuses pannes sur les moteurs et de nombreux incendies aux conséquences dramatiques pour des familles. Le Gouvernement devra tout mettre en œuvre pour juguler cette crise qui n’a que trop duré et qui fait perdre à l’Etat d’importantes recettes liées à la fiscalité pétrolière.

Je saisis donc cette opportunité pour encourager de nouveau le Gouvernement à faire en sorte que les régies financières fournissent davantage d’efforts pour augmenter les recettes domestiques.

Sur ce point, la contribution des départements ministériels générateurs de menus recettes est absolument indispensable.

La Représentation Nationale, par ma voix, exhorte le Gouvernement à mener à bien les négociations avec les Partenaires Techniques et Financiers d’une part, et avec le FMI d’autre part, afin que les conclusions débouchent sur un Accord de Financement Rapide.

Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Distingués invités ;
Mesdames, Messieurs,

En 1974, l’orchestre MUZIKI fut créé. Cet ensemble a produit la chanson intitulée « BONNE ANNEE » dans laquelle les musiciens souhaitent « BONNE ANNEE » aux : papas et mamans ; aux frères et sœurs et aux enfants ; aux écoliers ; étudiants ; enseignants ; policiers ; gendarmes ; militaires ; journalistes ; femmes commerçantes, bref ! A tous les Centrafricains.

Cette chanson passe tous les Ans sur les antennes de Radio Centrafrique, à l’approche du Nouvel An, et je puis vous assurer qu’elle n’est nullement démodée.

Je fais donc miens ces souhaits à toutes les catégories de personnes énumérées ci-dessus.

Et j’ajoute :

BONNE ANNEE à Son Excellence Professeur Faustin-Archange TOUADERA, Président de la République, Chef de l’Etat !

BONNE ANNEE à Monsieur le Premier Ministre et tous les Membres de son Gouvernement !

BONNE ANNEE à Messieurs les Présidents des Institutions Républicaines !

BONNE ANNEE à tous les Ambassadeurs, Chefs des Missions Diplomatiques, Postes Consulaires et Représentants des Organisations Internationales !

BONNE ANNEE à tous mes collègues Elus de la Nation !

BONNE ANNEE à Mesdames et Messieurs les Membres des Cabinets de la Présidence de la République, de l’Assemblée nationale et de la Primature !

BONNE ANNEE à Monsieur le Président de la Délégation Spéciale de la Ville de Bangui !

BONNE ANNEE à Mesdames et Messieurs les Présidents des Partis Politiques et Leaders des Centrales Syndicales !

BONNE ANNEE à tous les Personnels de l’Assemblée Nationale et, enfin,

BONNE ANNEE à toute la population centrafricaine.

Je vous donne rendez-vous au début du mois de mars 2023.

C’est sur cette note de rendez-vous que je déclare clos les travaux de la deuxième session ordinaire de l’année 2022.

Je vous remercie »
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