Le gouvernement de Centrafrique a annoncé mardi des augmentations importantes des prix des carburants dans ce pays pauvre d'Afrique centrale, qui connaît régulièrement des problèmes d'approvisionnement en hydrocarbures.
La Centrafrique, deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, connaît une pénurie dramatique de carburants depuis le mois de mars. Un arrêté des ministres des Finances, du Commerce et de l'Energie fixe les nouveaux tarifs à la pompe en vigueur sur le territoire. L'essence passe de 865 francs CFA (1,31 euro) à 1.300 francs CFA (1.98 euro) le litre, soit une augmentation de plus de 50%, tandis que le gasoil augmente de près de 70% et passe de 855 francs CFA (1,30 euro) à 1.450 francs CFA (2,21 euros) le litre. Le pétrole subit la plus forte hausse, avec une augmentation de près de 80%. A la pompe, il coûtera désormais 1.150 francs CFA (1,75 euro) le litre, contre 645 francs CFA (0,98 euro) auparavant. "Cette situation nous fait peur", a déclaré à l'AFP Christelle Toki, 30 ans, pompiste à la station-service Tradex, située dans le nord de Bangui, la capitale, où les prix à la pompe étaient bloqués par les autorités à 865 francs CFA depuis plusieurs années. "Je me demande combien de litres les clients vont désormais acheter avec ce prix qui a carrément doublé. Les vendeurs à la sauvette vont toujours être en concurrence et attirer tous les clients", redoute la jeune femme. De nombreuses stations connaissent des difficultés d'approvisionnement depuis plusieurs mois, donnant lieu à de nombreux trafics. La Banque mondiale estime que 71% des quelque six millions d'habitants vit au-dessous du seuil international de pauvreté (moins de 2,15 euros par jour par personne). Près de la moitié souffre de l'insécurité alimentaire et dépend de l'aide humanitaire internationale, selon l'ONU.