Le nouveau découpage administratif de la République centrafricaine continue de faire des mécontents. Le Sous-préfet de Ouanda-Djallé, Youssouf Ramadan, a été extirpé d’urgence de la ville, le 05 janvier, par les forces de la Minusca.
L’adoption du nouveau découpage administratif de la République centrafricaine par le parlement a suscité une nouvelle vague de réactions dans la préfecture de la Vakaga (Nord-est). Certaines communautés n’apprécient pas la répartition administrative des zones qui, selon elles, a été mal faite et profite à une certaine catégorie d’ethnie.
Ainsi, pour manifester leur mécontentement, des habitants de la commune de Voukouma ont menacé de s’en prendre au Sous-préfet qu’ils considèrent comme traître et un des acteurs du découpage querellé. Ceux-ci ont lancé un ultimatum au Sous-préfet lui demandant de déguerpir de la ville de Ouanda-Djallé. Prenant au sérieux cette menace, la Minusca a extirpé le Sous-préfet et sa famille vers Birao.
Des regrets
"Ils ont exigé que moi, le sous-préfet de Ouanda-Djallé, je parte. Puisque je suis Goula, ils pensent que tout ce que je fais au niveau de la commune de Voukouma est en faveur de mes frères de la commune de Ouandja. C’est par rapport à cela que j’ai sollicité l’aide du gouvernement à travers la Minusca. Elle m’a évacué et présentement, je me trouve à Birao. Le regret est que le maire et le député étaient là. Mais, eux-mêmes ont cautionné mon départ. C’est un regret pour moi et pour la collectivité" a regretté Youssouf Ramadan, sous-préfet de Ouanda-Djallé.
La réaction du député de Ouanda-Djallé ne s’est pas fait attendre. Pour Adam Idriss, le sous-préfet devrait s’en prendre qu’à lui-même.
« Des habitants ont demandé son départ »
"Il faut qu’il soit sincère avec lui-même au lieu de m’accuser. Je n’ai pas poussé les habitants à demander son départ. Il a passé quatre ans à Ouanda-Djallé sans faire les rapports de son travail au préfet ni au gouvernement. Il n’a même pas contribué au développement de cette sous-préfecture. C’est pourquoi, des habitants ont demandé son départ. Le nouveau découpage administratif continue de susciter la colère des habitants" a réagi Adam Idriss, député de Ouanda-Djallé.
Appel au calme
Joint par Radio Ndeke Luka, le préfet de la Vakaga, Léonard Mbele a appelé au calme, promettant une solution à ce problème.
" Je demande aux uns et aux autres de se calmer. Le gouvernement va tout faire pour que les choses se passent bien. Il n’y a aucun problème entre les communautés. Les deux parties ont toujours vécu ensemble. Le gouvernement travaille pour trouver la solution au problème. Je vous demande de privilégier le dialogue", a lancé Léonard Mbele.