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Le Président Touadéra tient a réduire la mortalité infantile

Publié le mercredi 11 janvier 2023  |  Présidence
Cérémonie
© Autre presse par DR
Cérémonie d’ouverture du 4ème congres de la SOCAGO
Bangui, 11 Janvier 2023, Discours du Président Touadéra à la cérémonie d’ouverture du 4ème congres de la SOCAGO sur la dissémination des nouvelles directives de l’OMS sur la santé sexuelle et reproductive
Comment


Discours
de son excellence le professeur Faustin Archange Touadera, Président de la république, chef de l’Etat

À la Cérémonie d’ouverture du 4ème congres de la SOCAGO sur la dissémination des nouvelles directives de l’OMS sur la santé sexuelle et reproductive

Bangui, 11 Janvier 2023

▪ Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
▪ Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
▪ Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
▪ Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
▪ Madame la Représentante Régionale de l’Organisation Mondiale de la Santé ;
▪ Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations Internationales et des Agences du Système des Nations Unies ;
▪ Mesdames et Messieurs les Membres de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique ;
▪ Mesdames et Messieurs les membres de l’Association des Sages-Femmes et Infirmiers-Accoucheurs de Centrafrique ;
▪ Monsieur le Président du Comité d’Organisation,
▪ Distingués invités, Chers Etudiants ;
▪ Mesdames et Messieurs ;

Je me réjouis de présider, en ce début d’année, la cérémonie d’ouverture du 4ème Congrès de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique (SOCAGO).
L’objectif principal de ce Congrès sur la dissémination de nouvelles directives de l’OMS en matière de Santé de la Reproduction est de contribuer à la réduction de la morbidité et de la mortalité maternelles et néonatales en République Centrafricaine.

Je salue et encourage l’Association des Sages-Femmes et Infirmiers Accoucheurs de Centrafrique (ASFIACA) qui a contribué à l’organisation et à la réussite de ce Congrès.

A cette occasion, je voudrais souhaiter la bienvenue à toutes les personnalités venues de l’extérieur comme de l’intérieur du pays, dont la présence donne un éclat particulier aux assises de ce Congrès.
Je voudrais aussi, tout particulièrement, saluer la présence du Docteur MOETI MATSHIDISO Rebecca, Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique qui, en dépit de son agenda très chargé, a bien voulu effectuer le déplacement de Bangui pour prendre part personnellement aux assises du présent Congrès.
J’exprime à l’endroit de toutes et de tous, ma profonde gratitude et je vous présente mes meilleurs vœux pour l’année 2023.

- Distingués invités,
- Mesdames, Messieurs ;

Comme vous le savez, les congrès sont des occasions privilégiées de partage et de réflexion permettant aux professionnels, aux scientifiques aux leaders politiques et communautaires de confronter leurs idées et de contribuer à la recherche de solutions aux défis auxquels la société ou l’humanité est confrontée.
C’est donc un important creuset de progrès scientifique et social.

Dans cette perspective, je suis particulièrement heureux du thème choisi pour le présent congrès, à savoir « la réduction de la mortalité maternelle et infantile », car il répond à une préoccupation majeure en matière de santé et de développement qui mobilise l’humanité tout entière et qui me tient à cœur.
Aussi, convient-il de rappeler que la République Centrafricaine occupe les deuxième et troisième rangs mondiaux pour la mortalité maternelle et infantile avec respectivement 829 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes et 179 décès d’enfants de moins de 5 ans pour 1000 naissances vivantes.
Chaque jour, environ six (6) femmes meurent des complications liées à la grossesse et à l’accouchement et, la plupart des décès sont évitables.

La République Centrafricaine fait malheureusement partie des 10 pays au monde dont 8 en Afrique subsaharienne où les nouveau-nés courent un plus grand risque de mourir.
Nous savons que cette forte mortalité résulte de la conjonction de plusieurs causes au premier plan desquelles on note :

- le faible accès à la contraception, la fréquence élevée des avortements non médicalisés émaillés de complications sévères, invalidantes ou mortelles ;

- le faible accès aux soins obstétricaux de qualité dû à une carence en ressources humaines qualifiées, dans un contexte de plusieurs décennies de crise sécuritaire chronique et d’instabilité socio-politique ayant entrainé l’effondrement du système de santé.

Aux facteurs cités plus haut, s’ajoutent les cancers obstétricaux qui connaissent une recrudescence, comme en témoignent les statistiques 2021 du Service de Gynécologie-Obstétrique du Centre Hospitalier Universitaire Communautaire.

Selon ces statistiques, 24% des hospitalisations dans ce service sont représentés par des cancers gynécologiques dont 53% sont des cancers de sein, 35% sont des cancers du col de l’utérus et 13% sont des lésions précancéreuses.

Mesdames, Messieurs,

Dès mon accession à la magistrature suprême de l’Etat, j’ai fait de la santé de la mère et de l’enfant l’une de mes plus hautes priorités, en considérant la santé comme un investissement et non une dépense et en adoptant une approche sans regret guidée par des évidences.
C’est dans cette dynamique que j’ai édicté les dix (10) domaines d’impulsion présidentielle pour l’accélération vers la couverture sanitaire universelle avec une emphase sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile.

Les dix domaines d’impulsion présidentielle constituent la trame du Plan National de Développement Sanitaire de 3ème génération (PNDS III) et du Dossier d’Investissement pour l’accélération de la mortalité maternelle et infantile qui l’accompagne.

J’ai mis en place par décret la gratuité ciblée pour la femme enceinte, la femme allaitante, les césariennes, les victimes de violence sexuelle basée sur le genre et les enfants de zéro à 5 ans, mesure opérationnelle sur toute l’étendue du territoire, particulièrement dans nos provinces.

J’ai pris des dispositions particulières accordant la priorité au recrutement du personnel de santé dans la fonction publique avec une attention particulière pour les Sages-femmes et les assistantes accoucheuses.
Les efforts engagés dans le sens de l’amélioration de l’infrastructure et du plateau technique ont privilégié le secteur des soins obstétricaux et néonataux.

Ainsi en 2021 et 2022, vingt (20) ambulances médicalisés ont été acquises et déployées sur le terrain et il est prévu d’ici fin 2023 de doter toutes nos formations sanitaires d’ambulances médicalisées.
Des équipements et des médicaments pour les soins obstétricaux et néonataux acquis en 2022 pour une valeur de plus 4 milliards de FCFA sont en train d’être déployés dans les formations sanitaires de 15 districts sanitaires.

Par ailleurs, 18 maternités ont été construites ou réhabilitées.

Cet effort sera poursuivi de sorte à assurer une adéquation entre l’offre et la demande des soins obstétricaux et néonataux.

Il nous faut réduire d’au moins ⅓ les taux de mortalité maternelle et infantiles d’ici 2025.
Vous comprenez pourquoi le Gouvernement et moi-même portons beaucoup d’espoir sur la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique, car celle-ci offre le cadre idéal pour la recherche des solutions politiques et programmatiques aux différentes problématiques liées à la santé de la mère et de l’enfant dans le contexte centrafricain.

La SOCAGO est à cet égard un partenaire clé du Gouvernement centrafricain sur lequel nous comptons pour relever le défi de la réduction accélérée de la mortalité maternelle et infantile d’ici à l’horizon 2030.
Dans cette optique, je me réjouis de ce que le 4ème Congrès de la SOCAGO, tout en se focalisant sur les cancers gynécologiques, traitera aussi les principales causes de la mortalité maternelle et infantile dans le contexte centrafricain.

A cet égard, je note avec satisfaction le fait que ce Congrès ait réservé une journée de conférence à la domestication des recommandations de l’OMS.

Dans la même veine, je salue l’initiative d’organiser des ateliers focalisés sur le développement et la vulgarisation de méthodologies et d’innovations.

Toutefois, les résultats attendus de ces initiatives ne seront atteints que si nous disposons de ressources humaines qualifiées.

Malheureusement, malgré notre volonté et les efforts consentis, force est de constater que la situation d’ensemble du personnel de santé est bien en deçà des normes de l’OMS.

En effet, le pays dispose de 5,5 professionnels de santé de base pour 10.000 habitants, dont 0,8 médecins généralistes, 0,6 autres professionnels soignants, 2,5 professionnels de soins infirmiers, 1,6 professionnel de soins obstétricaux.

S’agissant de la santé maternelle et néonatale, il faut relever que pratiquement tous les médecins spécialistes (Gynécologues-Obstétriciens) et 72% des Sages-femmes et Infirmiers accoucheurs sont concentrés dans la Capitale Bangui.

En outre, l’on observe le non-respect des règles éthiques et déontologiques qui a un impact non négligeable sur la mortalité en général et la mortalité maternelle et infantile en particulier.

A l’analyse, ce grave déficit quantitatif et qualitatif en ressources pour la santé s’explique en grande partie par une insuffisance dans la production du personnel qualifié et une inadéquation entre la formation et les besoins.

Il y a quelques années notre défi portait sur la capacité du Gouvernement à employer.
Aujourd’hui, nous sommes à une carence de ressources humaines alors que nous avons la possibilité d’employer.

De ce fait, la problématique des ressources humaines en santé me préoccupe au plus haut point.
J’ai noté avec satisfaction que le dernier Séminaire Gouvernemental a consacré un grand nombre de ses recommandations aux différents aspects de cette question, notamment la formation des spécialistes, les conditions de travail et de vie du personnel de santé souvent avancées pour justifier les pratiques contraires à la déontologie, dommageables à la santé de la population et, plus particulièrement, la santé de la mère et de l’enfant.

Fort de ce qui précède, j’exhorte la SOCAGO et les formateurs à prendre les mesures nécessaires pour accélérer la production des ressources humaines tant en qualité qu’en quantité.

Je profite de la présence parmi nous des sommités académiques pour lancer un appel à la solidarité africaine afin que les Enseignants des pays frères et amis puissent venir au chevet de la femme et de l’enfant centrafricains, en appuyant les programmes de formation des gynécologues-obstétriciens, des sages femmes et des assistantes accoucheuses.

J’instruis les Ministres de la santé et de l’enseignement supérieur à engager de façon concertée des réformes appropriées et ceci de façon urgente. J’attends des propositions concrètes dans ce sens.
C’est aussi l’occasion de me retourner vers l’OMS, à travers la Directrice Régionale, pour solliciter solennellement le rétablissement de l’appui de l’OMS à la formation du personnel de santé en République Centrafricaine.

J’exhorte également le Conseil National de l’Ordre des Médecins, Chirurgiens-dentistes et Pharmaciens de Centrafrique et l’Association des Sages-Femmes et Infirmiers-Accoucheurs à jouer pleinement leur rôle de régulation et d’encadrement de leurs membres respectifs au profit de la population, en l’occurrence du couple mère/enfant.

Je souhaite être tenu informé de façon régulière des efforts qui seront entrepris par ces institutions.
Par ailleurs, j’instruis la SOCAGO et le Ministre chargé de la Santé et de la Population d’accélérer le développement des approches communautaires novatrices pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile, notamment celles impliquant les agents de santé communautaires comme les matrones.

Au regard du nombre insuffisant du personnel obstétrical qualifié, cette approche revêt une importance cruciale, tout au moins à court terme, en attendant que les mesures visant à accélérer la production du personnel qualifié ne portent leurs fruits.

Je remercie l’OMS, l’UNICEF et la Banque Mondiale qui se sont engagés à appuyer le programme de renforcement de capacités des matrones communautaires.

Je souhaite lancer ce programme dans un bref délai, dans le cadre du renforcement de la santé communautaire car, c’est dans un engagement communautaire authentique que résident les chances de réalisation des Objectifs du Développement Durable (ODD), y compris l’Objectif du Développement Durable 3 « santé et bien-être ».

Je ne saurais terminer mes propos sans réitérer mes remerciements les plus sincères à tous nos partenaires techniques et financiers du secteur de la santé, plus particulièrement ceux dont l’appui a permis l’organisation dudit Congrès.

Je voudrais faire une mention particulière au Docteur MOETI MATSHIDISO Rebecca, Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique, première fille de l’Afrique à occuper cette noble fonction.

Elle s’en est acquittée avec brio, à la grande fierté de tout le continent.

Nous tenons ici, au nom du Gouvernement et du peuple centrafricains à lui adresser nos vives félicitations et notre profonde gratitude pour l’attention particulière qu’elle n’a cessé de porter à la République Centrafricaine tout au long de son mandat.

Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je déclare ouvertes les assises du 4ème Congrès de la Société Centrafricaine de Gynécologie et d’Obstétrique sur le thème : « Réduction de la mortalité maternelle et infantile ».

Je vous remercie.
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