La morgue de l’hôpital de l’Amitié de Bangui était en ébullition ce jeudi 12 janvier. Un cadavre n’a pas été retrouvé dans son casier de la morgue de l’hôpital de l’amitié alors que les obsèques étaient prévues ce jour. Remontés, les proches du défunt s’en étaient pris au directeur dudit hôpital.
Alors que les obsèques de Peter Mokolomboka étaient prévues, ce jeudi, au domicile familial dans le 7e arrondissement de Bangui, ses parents ont été grandement surpris à la morgue de l’hôpital de l’Amitié. Le casier dans lequel le corps a été déposé, il y a 5 jours, est vide et le corps est introuvable. Une histoire rocambolesque, mais une réalité.
Colère et indignation
N’arrivant pas à savoir où est passé le corps de leur proche, les parents du disparu, un jeune homme de 26 ans, et ses anciens camarades conducteurs de mototaxis montent au créneau et prennent d’assaut la morgue. Rapidement, une foule se constitue et la tension monte. Le directeur de l’hôpital est séquestré par les manifestants dans la morgue, réclamant la remise immédiate de la dépouille aux parents.
"Au moment où nous sommes arrivés aux environs de 5 heures à la morgue, nous avions cherché le corps en vain. Nous avons appelé le morguier afin qu’il vienne car c’est lui qui avait enregistré la dépouille. Il n’est même pas venu, c’est pourquoi nous avons empêché la levée des autres corps de la morgue. Nous sommes très remontés à cause de la disparition du corps de notre frère" s’est révolté Muller, un conducteur de mototaxi du 7ème arrondissement de Bangui.
Ce mouvement de colère a négativement impacté la mise en bière des corps à la morgue de l’hôpital de l’Amitié.
« Nous sommes bloqués »
"Je suis venu faire la levée du corps de ma sœur et voilà que nous sommes dans l’embarras. Les parents du corps disparu manifestent, interdisant que les autres corps ne sortent jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée. C’est leur droit, mais nous sommes vraiment bloqués" s’est plaint un usager.
Après une vingtaine de minutes de séquestration, le directeur de l’hôpital a été libéré grâce à l’intervention des forces de l’ordre.
« L’administration va prendre ses responsabilités »
"Malgré les indices que les parents nous ont fournis, nous avons vérifié mais nous n’avons pas retrouvé le corps. Il se trouve que le dimanche, quelqu’un avait fait sortir le corps de son parent pour le transférer à la morgue de l’hôpital général. Nous nous sommes rendus avec les parents pour vérifier mais, ce n’est pas le corps en question. La gendarmerie a déjà interpellé les trois morguiers et l’administration va prendre ses responsabilités pour renforcer les mesures de surveillance au niveau de la morgue", a affirmé Jean Chrysostome Kette, directeur de l’hôpital de l’Amitié.
Selon Jean Chrysostome Kette, une enquête judiciaire est ouverte pour faire la lumière sur cette affaire. Le calme est revenu peu avant midi dans ce centre hospitalier grâce à l’intervention des forces de l’ordre.