Un morceau de savon qui se vendait à 350frs est vendu actuellement à 750frs. Cette augmentation s’explique par la rareté des produits alimentaires et de première nécessité sur les marchés de la place. Outre ces facteurs s’ajoutent l’insécurité et la dégradation des routes qui ne favorisent guère le ravitaillement des produits dans la ville.
Cette augmentation de prix des produits de premières nécessités est liée à la dégradation très avancée des routes reliant des axes routiers. Le ravitaillement de la ville en produits alimentaires se fait plutôt en moto qu’en véhicule de transports collectifs sur l’axe Bambouti-Obo.
Viviane, une mère d’une trentaine d’année ressent les effets directs sur son foyer, « nous avons un sérieux problème pour nous approvisionner en matière des produits de première nécessité tel que le savon de linge. Il y a une rareté de savons sur le marché et du coup le prix a augmenté. Nous sommes obligés de faire la lessive avec des feuilles de papayer, moyens utilisés jadis par nos ancêtres pour laver leurs vêtements », a raconté cette mère.
Le savon artisanal fabriqué à base de soude, communément appelé « savon acide » est rare sur le marché augmentant ainsi le calvaire de la population.
Pascal, un des commerçants à Obo justifie l’augmentation des prix par rapport aux difficultés rencontrées dans l’acheminement des marchandises à partir de la frontière soudanaise. Ces difficultés sont dues à la dégradation des routes, ce qui fait que« nous éprouvons de sérieux problème. Je vous donne un exemple, depuis le début du mois de novembre 2022, nos marchandises sont mises en route à destination de Obo. Jusqu’à présent ces marchandises ne sont pas arrivées, à cause de la dégradation très avancée des routes. Le Soudan du Sud et l’Ouganda qui nous ravitaillaient en produits de première nécessité, ne peuvent plus le faire car l’axe Bambouti-Obo est coupé par les éléments de l’UPC, empêchant toute circulation. Aussi, le savon qui se vendait à 350F s’achète actuellement à 750F. Ce qui fait que le savon est devenu un produit rare », a-t-il expliqué.
Obo, chef-lieu du Haut-Mbomou situé à environ 1300 km de la capitale Bangui, est confrontée depuis plusieurs années au problème d’approvisionnement de la ville en matière de produits de première nécessité. Les fonctionnaires et agents de l’État affectés à Obo selon nos sources, menacent de quitter la ville à cause des conditions de vie de plus en plus difficile.