Bangui (République centrafricaine) – Après sa déclaration épileptique sur les antenne de la radio Ndékèluka le 26 novembre dernier dans laquelle il avait affirmé que les forces mixtes gouvernementales avaient le contrôle à 100% du territoire national, le ministre Serge Ghislain Djorie, le porte-parole du gouvernement avait déclaré également que le gouvernement dispose désormais d’un segment satellitaire permanent qui lui permet de contrôler l’ensemble du territoire. Mais deux mois après sa déclaration, les attaques se multiplient contre les forces mixtes gouvernementales partout dans le pays, poussant les Centrafricains à se demander où est le sagement satellitaire de surveillance du pays ?
Le samedi 21 janvier 2023, les rebelles de la coalition des patriotes pour le changement (CPC) avaient mené, durant plusieurs minutes, une violente attaque contre les positions de l’armée nationale et de leurs alliés de Wagner dans la localité frontalière de Béloko, tuant deux mercenaires de Wagner et deux civils. Pour les partisans du Président Touadera, cette attaque est l’œuvre des terroristes téléguidés par la puissance coloniale. Pour eux, ce sont des terroristes et non des rebelles non détecté par le segment satellitaire. Qu’à cela ne tienne.
Cependant, une semaine plus tard, à Gonda, à 11 kilomètres de Gordile, les forces gouvernementales ont affronté les rebelles de la CPC durant plusieurs heures. Cette fois, le gouvernement parle des rebelles et non des terroristes comme à Béloko. Bien avant ces attaques, il y’avait plusieurs affrontements entre les rebelles et les forces gouvernementales dans plusieurs villes du pays. Là encore, les assaillants n’étaient pas détectés par le segment satellitaire du gouvernement.
Alors, où est parti le satellite dont dispose le gouvernement?
Pour le sulfureux ministre Serge Ghislain Djorie, par ailleurs titulaire d’un faux diplôme, et porte-parole du gouvernement, le segment satellitaire dont il en a fait mention permettrait aux forces nationales de surveiller l’ensemble du territoire national.
Pour les observateurs centrafricains, le gouvernement ne sait pas mentir à sa population. Il ne sait pas que la durée de vie de mensonge n’est que de quelques jours avant que la vérité lui botte les fesses.
« Prenons un exemple du contrôle du territoire par les éléments de forces gouvernementales, le porte-parole Djorie avait affirmé solennellement que les forces de l’ordre ont le contrôle à 100% du territoire national. Or, quelques jours après sa déclaration, les attaques contre les forces de l’ordre se multiplient dans tout le pays, contredisant de facto le ministre », estime Gervais Panda. Pour lui, on doit apprendre aux membres du gouvernement comment réagir dans des médias. Parler pour ne rien dire n’avance pas le pays.