Parti pris · Alors que la diplomatie française s’émancipe à peine du « complexe de Fachoda », qui a longtemps guidé sa stratégie sur le continent africain, la voici soumise à un nouveau syndrome lié à un autre ennemi, la Russie. Ses alliés africains ont bien compris l’intérêt de cette « rente à l’endiguement ».
Le 15 décembre 2022, les derniers soldats français présents sur le territoire de la République centrafricaine quittaient Bangui à bord d’un C-130 Hercules, destination Paris. Une page se tournait après plusieurs décennies d’une présence militaire qui a compté, au plus fort de l’opération Sangaris (2013-2016), jusqu’à 1 600 hommes. Un traumatisme et une humiliation pour la France, qui a toujours exercé une tutelle très serrée sur cette ancienne colonie – elle est intervenue, depuis les indépendances, à quatorze reprises dans ce pays1. Et des images susceptibles de conforter un peu plus ce que l’on nommera ici le « complexe de Bangui » : cette nouvelle hantise française pour les ambitions russes en Afrique subsaharienne.... suite de l'article sur Autre presse