Le gouvernement est monté au créneau après l’annonce de la plateforme des syndicats des enseignants du fondamental 1 et 2 de reconduire leur grève pour 21 jours. Le ministre de l’Education nationale menace de sanction les enseignants non affiliés à ces syndicats et qui observeraient ce mot d’ordre.
Lors de leur Assemblée générale du 04 mars 2023 à la Bourse de travail à Bangui, les enseignants du fondamental 1 et du secondaire se sont dits remontés contre les propos du ministre de la Fonction publique. Lequel, selon eux, les a traités de « sauvages » et de « sans diplômes » durant les premiers jours de grève. Ainsi, après quelques heures de discussions, la base a décidé de la reconduction du mouvement de grève pour 21 jours à compter du mardi 07 mars.
« C’est ça nous a poussés à durcir notre position »
"Les propos tenus par le ministre de la Fonction publique à l’égard des enseignants est un manque de respect. C’est ce comportement, surtout les pressions qui s’en sont suivies, qui nous ont poussés à durcir notre position. Ainsi, nous allons déclencher une grève de 21 jours qui sera observée à partir de mardi prochain", a martelé Innocent Kéréguelé, coordonnateur de la Plateforme des syndicats des enseignants.
Selon le coordonnateur, les 3 et 8 jours de grève ont été observés à 98% sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Mais certains enseignants sont allés dispenser des cours. Pour ce faire, il appelle à la prise de conscience.
« Nous appelons à la conscience enseignante »
"Cette décision a été prise par la base. Ce n’est ni le bureau ni la coordination. Nous appelons à la conscience enseignante. Car ce qui nous choque, ce sont les conditions dans lesquelles nous travaillons aujourd’hui. Nous voulons que le gouvernement nous trouve un palliatif", a conclu Innocent Kéréguelé.
Colère et mise en garde du gouvernement
L’annonce de la reconduction de ce mouvement de grève pour 21 jours n’a pas plu au gouvernement. Estimant être encore dans la logique du dialogue avec les syndicats, le gouvernement hausse le ton et menace de sanctionner tous les enseignants non affiliés légalement à ces syndicats et qui tenteraient d’observer cette grève.
"Il ne faut pas oublier que les enseignants qui doivent observer la grève doivent être protégés et doivent être des membres avec des preuves à l’appui. C’est ce que nous allons réitérer comme mesures par rapport aux grévistes. S’ils sont adhérents, nous sommes un pays démocratique. Il y a la liberté syndicale, ils peuvent le faire. Mais gare à ceux qui n’observeront pas cette règle là. Autant ils ont raison de perdurer dans la grève, autant nous, en tant que gouvernement, avons l’obligation de faire pérenniser les cours, faire passer les examens et concours. En aucun moment, nous ne pouvons accepter que nos apprenants perdent cette année-la", a mis en garde Aboubakar Moukadas Noure, ministre de l’Education nationale.
C’est la troisième fois que les enseignants du fondamental 1 et 2 entrent en grève sur l’ensemble du territoire national. Ces derniers réclament du gouvernement, les primes de craies, du dépaysement ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail.