Alors que la grève des enseignants du fondamental 1 et du secondaire paralyse les activités scolaires dans les écoles publiques, le gouvernement et le parquet de Bangui promettent des mesures fermes contre les leaders syndicaux, initiateurs de ce mouvement de 21 jours.
La réaction du gouvernement intervient après un premier jour de grève observé dans presque tous les établissements publics de la République centrafricaine. Cette journée a également été marquée par une psychose généralisée au sein des écoles privées. A en croire les autorités de Bangui, des individus mal intentionnés, à la solde des syndicats, ont été utilisés pour semer le désordre dans les établissements scolaires.
« Ils continuent de violer la loi »
"Certaines centrales syndicales, notamment la fédération SDT d’Innocent Kéréguelé, le SYNAESC de Guillaume Lebrun Sessé-Brassy et la fédération de l’enseignement technique de Georges Kevin Wikon continuent de violer la loi ; empêchent les autres d’aller au travail. Ce jour, ils ont recruté des individus mal intentionnés qui ont fait irruption dans certains établissements de la place, lapidant les élèves", a fait savoir Serge Ghislain Djorie, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
Pour le gouvernement qui prône désormais la fermeté, les centrales syndicales doivent respecter les lois de la République.
« Les auteurs seront traduits en justice »
"Le gouvernement rend responsables, les membres de ces centrales syndicales ainsi que certains adhérents qui les soutiennent. Le gouvernement tient à rappeler à toutes les centrales syndicales que l’exercice de leur métier doit être respectueux des lois en vigueur. Ainsi, les auteurs, coauteurs et complices seront traduits devant la justice de notre pays", a martelé Serge Ghislain Djorie.
De son côté, le parquet de Bangui a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire.
« Ces actes dépassent le cadre syndical »
"Ces actes constituent des troubles à l’ordre public, des violences et voies de fait, des menaces, d’entraves à la liberté d’aller et venir, à la liberté du travail et au droit à la liberté des enfants. Ces agissements dépassent le cadre syndical et sont susceptibles de tomber sous le coup de la loi pénale. Une enquête est ouverte contre les syndicalistes et syndiqués qui animent ce mouvement insurrectionnel", a déclaré Benoît Narcisse Foukpio, procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Bangui.
A cet effet, le gouvernement appelle tous les parents d’élèves à laisser leurs enfants reprendre le chemin de l’école. Ceci, en vue d’éviter une année blanche.
Crainte d’une année blanche
"Je tiens à rassurer les parents d’élèves tout en leur demandant de laisser librement leurs enfants aller à l’école. Un plan de sécurisation de l’espace scolaire est déjà mis en place. Si on ne prend garde, ce mouvement risque de nous conduire à une impasse, éventuellement à une année blanche", a lancé Aboubakar Moukadas Noure, ministre de l’Education nationale.
Après avoir observé une grève de 3 jours, suivie d’une autre de 8 jours en janvier et février dernier, la Coordination des plateformes syndicales des enseignants du fondamental 1 et 2 a entamé, ce mardi 7 mars 2023, une nouvelle grève de 21 jours. Ceci, malgré des discussions en cours avec le gouvernement. Les mécontents réclament les primes de craies, de dépaysement ainsi que l’amélioration de leurs conditions de travail.