Quarante-huit heures après le démarrage de la grève de 21 jours déclenchée par les enseignants du fondamental, les principaux leaders syndicaux ont été mis aux arrêts. Selon les autorités, ces derniers sont à l’origine de troubles observés dans les écoles de Bangui, le 7 mars dernier.
Convoqués d’abord aux services de police judiciaire, Innocent Kéréguelé, Kevin Wikon et Guillaume Sessé Brassy ont, tout d’abord, été auditionnés au commissariat de police administrative avant d’être amenés devant le procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance de Bangui. Au Tribunal, plusieurs enseignants ont manifesté leur mécontentement et leur soutien à ces leaders par des cris et des chants.
Selon le procureur de la République, Benoît Narcisse Foukpio, ces leaders syndicaux ont été auditionnés dans le cadre de la poursuite des enquêtes. Alors que ceux-ci devaient être reconduits au commissariat de police administrative, ils ont finalement été conduits à la Section des recherches et d’investigations (SRI) où ils seront placés en garde à vue après des heures d’audition. Chose que déplorent les enseignants, qui exigent leur libération sans délai.
« Nous ne pouvons pas baisser les bras »
"La manière dont on a traité nos camarades leaders est insupportable. Ils ont été jetés dans le véhicule de la police comme des malfrats. C’est lamentable ! On ne peut pas gérer les syndicalistes avec la dictature. Sont-ils capables de radiés tous les enseignants sur l’ensemble du territoire ? Nous prenons la communauté nationale et internationale à témoin. Nous ne pouvons pas baisser les bras", a martelé Lucas Ndouba, membre de la Plateforme des syndicats des enseignants.
Pour ce fait, la plateforme syndicale appelle tous les enseignants du pays à observer un arrêt de travail jusqu’à la libération de leurs camarades.
« Je vous demande de déposer les craies »
"Je profite pour dire à tous les enseignants de l’intérieur du pays de ne pas dispenser de cours au moment où nos leaders sont encore en prison. Vous, collègues qui exercez dans les établissements privés, je vous demande humblement de déposer les craies et de rester chez vous. Une fois que nos collègues seront libérés, on va reprendre les négociations en vue de la reprise des activités", a lancé Lucas Ndouba.
A en croire les autorités, les 3 leaders syndicaux, notamment Innocent Kéréguelé, Kevin Wikon et Guillaume Sessé Brassy, sont arrêtés pour "troubles à l’ordre public, menaces verbales suivies de violences et incitation à la haine contre le gouvernement".