L’excision reste un problème de santé publique au village Konvi 2 à 48 kilomètres de Kaga-Bandoro dans la Nana-Gribizi. Des femmes et filles, âgées de 15 à 45 ans, continuent d’en être victimes. Cette pratique traditionnelle, qui consiste à enlever une partie des organes génitaux externes de la femme, n’est pas dénoncée.
Au village Konvi 2, dans la commune de Nana-Outa, la pratique de l’excision se répand mais en cachette. Beaucoup de femmes excisées ne veulent pas dénoncer cette pratique coutumière, jugée dangereuse pour leur santé.
Plusieurs agents de santé dénoncent cette pratique dont les conséquences sociales sont énormes sur la santé des excisées.
« La mort peut s’en suivre »
"La première conséquence, c’est la mort de la fille excisée. Quand on fait l’ablation du clitoris, il peut y avoir hémorragie et la mort peut s’en suivre. La femme a la chance de contracter le VIH, l’hépatite ou la syphilis. Elle peut développer la frigidité aux environs de 35 ans pour ne plus avoir le plaisir de satisfaire ses besoins sexuels ou devenir stérile", a déploré Marguerite Malo, sage-femme à l’hôpital de district de Kaga-Bandoro.
Les autorités locales mettent en garde les exciseuses et leurs complices.
"Le gouvernement interdit l’excision. Nous, les chefs des villages, continuons à appliquer cette décision. Si une exciseuse ne se conforme pas à cette interdiction et que je ne suis pas au courant, d’accord ! Mais si je l’apprends, je la ferai arrêter. Nous ne voulons pas que cette pratique prospère dans notre village" a mis en garde Justin Mboro, chef de village Konvi 2.
En République centrafricaine, le Code pénal condamne les coupables de mutilations d’une peine de prison allant de deux à dix ans et d’une amende allant de 100 à 500 mille francs. Selon les récentes statistiques, 21% des femmes, âgées de 15 à 49 ans, ont subi une quelconque forme de mutilation génitale féminine. La majorité de ces victimes sont, pour la plupart, à l’intérieur du pays.