Les prix du pétrole bondissent de plus de 5% ce lundi 3 avril. Le baril de Brent, la référence mondiale, part pour 84 dollars, celui de WTI américain frôle les 80 dollars. Une brusque hausse après que mi-mars, le brent était tombé à son plus bas niveau en deux ans. Une baisse qui laissait alors entrevoir un répit sur le front de l'inflation.
L'explication de cette nouvelle flambée est simple : plusieurs grands pays producteurs se sont entendus sur des coupes dans la production. L'Algérie, l'Irak, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman et le Koweït réduiront leur production dès le mois de mai, et ce, jusqu'à la fin de l'année. Au total, ce sont un million de barils par jour de moins qui arriveront sur le marché, Riyad représente à elle seule la moitié de cette baisse. À elle seule, l'Arabie saoudite prévoit de réduire sa production de 500 000 barils par jour à compter du mois de mai, et ce, jusqu’à la fin de l'année.
Cette nouvelle coupe dans la production mondiale est la plus importante depuis celle décidée en octobre 2022 par l'Opep+, une coupe alors de 2 millions de barils par jour. Et c'est un nouveau camouflet pour Washington, car les États-Unis appelaient au contraire à augmenter l'extraction de pétrole pour tenter de limiter l'inflation. Une inflation qui, certes, ralentit, mais reste à des niveaux élevés. Or, dans le même temps, après sa politique « zéro-Covid », la Chine, le pays le plus gourmand en or noir, rouvre son économie, de quoi créer un appel d'air.