Yaguina Nesly patiente devant une bicoque en tôle sommairement peinte en blanc et vert, l’une des nombreuses pharmacies sauvages de Bangui, la capitale de la Centrafrique, illégales mais pour l’heure tolérées.
"J'achète toujours mes médicaments ici, car à l'hôpital, on ne peut consulter que si on a de la chance", souffle la jeune femme de 23 ans. "Je préfère venir chez les docta du quartier", un sobriquet qui désigne les tenanciers de ces officines, "c'est plus rapide et moins cher", explique-t-elle.
Stephen Liosso-Pivara-Bembe, 33 ans, lui remet des comprimés pour des douleurs au ventre. En blouse blanche, stéthoscope autour du cou, il dit n'avoir jamais pu terminer ses études de médecine faute d'argent. Il travaille sept jours sur sept dans cette officine ornée de dessins de gélules jaunes. Un slogan en lettres blanches proclame : "Santé avant tout".
Ces pharmacies informelles sont vitales pour la population la plus pauvre de ce pays d’Afrique centrale, le deuxième le moins développé au monde selon l’ONU et en guerre civile depuis dix ans. Mais il y a un revers à la médaille : prolifération de médicaments de mauvaise qualité ou faux, résistance aux antibiotiques, exercice illégal de la médecine...... suite de l'article sur Autre presse