Quelques jours après la publication, le 04 avril dernier, d’un rapport de l’ONG internationale Human Right Watch, le gouvernement centrafricain et ses alliés montent au créneau. Bangui dénonce des "contrevérités" et une "prise de position purement politique".
Dans un communiqué, publié le 04 avril 2023, Human Right Watch a dressé un tableau sombre de l’espace civique et démocratique en République centrafricaine. Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme, le durcissement du pouvoir contre l’opposition politique, la société civile et les médias ne favorise pas un climat propice à l’épanouissement de la démocratie.
"Nous avons demandé au président de la République de, publiquement, dénoncer les menaces des groupes liés à son parti, le MCU… Ce qui est important pour nous, c’est de défendre l’espace démocratique où les gens peuvent avoir une voix. Pour nous, une personne qui est contre un projet du gouvernement n’est pas un ennemi de l’Etat. Ce dernier s’exprime simplement", a dénoncé Lewis Mudge, directeur Afrique de Human Right Watch.
Des contrevérités
Quelques jours après la publication du rapport de Human Right Watch, le gouvernement est sorti du silence, dénonçant "une prise de position purement politique". Pour les autorités de Bangui, l’objectif visé par Human Right Watch est d’accabler les pouvoirs publics et ses partenaires russes et rwandais avec des contrevérités.
"Ce rapport éhonté, rempli de contrevérités et monté de toutes pièces, vise à ternir, à dessein, l’image de la République centrafricaine devant le reste du monde. Il cache la réalité sur la paix retrouvée ainsi que la relance économique effective impulsées par le président de la République", a déclaré Maxime Balalou, ministre chargé du Secrétariat général du gouvernement.
D’après les conclusions du rapport, le Mouvement cœurs unis (MCU), parti au pouvoir, soutient des groupes hostiles à l’opposition politique, notamment "les Requins" et "la Galaxie nationale". Lesquels, selon l’ONG, excellent dans des menaces à l’endroit des opposants et des membres de la société civile. Pour le MCU qui proteste contre ledit rapport, celui-ci est partisan.
« Cette sortie cache d’autres agendas »
"Vous conviendrez avec moi que cette posture frise un parti-pris hautement idéologique. Celle-ci n’a aucun lien avec les démarches déontologiques en matière de rédaction de rapport sur les droits de l’Homme ; encore moins la neutralité et l’impartialité. Donc, cette sortie de Human Right Watch cache d’autres agendas", a martelé Dimitri Yalangba, porte-parole adjoint du MCU.
Alors que le gouvernement et le MCU s’insurgent contre le rapport de Human Right Watch, l’opposition démocratique et le Groupe de travail de la société civile saluent ce rapport et appellent Bangui à plus d’ouverture démocratique.