Un mois jour pour jour après le meurtre de 9 ressortissants chinois à Chingbolo dans la Ouaka, le gouvernement a dévoilé, ce mercredi 19 avril, le résultat des enquêtes de la commission spéciale. Selon les autorités de Bangui, ce rapport circonstancié établit clairement la responsabilité des éléments de la Coalition des patriotes pour changement (CPC).
Face à l’affluence des réactions après le meurtre de 9 ressortissants chinois dans le chantier minier de Chingbolo, non loin de Bambari, le gouvernement centrafricain avait, dès le lendemain, mis en place une commission d’enquête judiciaire afin de faire la lumière sur ce drame. En recevant, ce 19 avril, le rapport circonstancié de cette commission d’enquête, les autorités de Bangui ont pointé du doigt la responsabilité de la CPC.
« Les auteurs sont incontestablement des éléments des groupes armés »
"Je prends acte de votre rapport circonstancié dont il en résulte de son analyse que les auteurs de l’assassinat des neufs ressortissants chinois sur le site minier de Chingbolo sont incontestablement des éléments des groupes armés, membres de la Coalition des patriotes pour le changement, qui sèment et qui continuent de semer la terreur et la désolation pour des intérêts égoïstes", a déclaré Arnaud Djoubaye Abazène, ministre d’Etat à la Justice.
Le garde des Sceaux instruit le Parquet général à engager des poursuites pénales contre les auteurs de ce massacre.
« Engager des poursuites pénales contre les auteurs… »
"Je vous instruis, conformément aux dispositions de l’article 23 du code de procédure pénale, d’engager des poursuites pénales contre les auteurs, coauteurs et complices ; car de lege ferenda, les éléments de la CPC sont présumés responsables des infractions d’assassinats, d’actes de terrorisme, de crimes contre l’humanité, d’atteinte à sûreté de l’Etat, de pillage, de destructions des biens, prévues et punies par les dispositions du code pénal", a martelé Arnaud Djoubaye Abazène.
Pour le ministre centrafricain de la justice, face à la gravité des faits, le parquet doit saisir soit les juridictions nationales, soit la juridiction internationalisée, notamment la Cour spéciale voire la Cour pénale internationale afin de lancer des recherches contre les auteurs, coauteurs et complices en cavale ou à l’étranger.
Au lendemain de cette tuerie, le président chinois Xi Jinping avait exigé l’ouverture d’une enquête indépendante pour faire la lumière sur le drame. Dans un communiqué publié en mars dernier, la coordination de la Coalition des patriotes pour le changement avait rejeté les accusations du gouvernement.