A Bayanga dans la Sangha Mbaéré, la vente de la viande de brousse est interdite. Cette interdiction est source de tension, ces derniers temps, entre les vendeuses de la viande de chasse et les éco-gardes des aires protégées de Dzanga-Sangha, suite aux multiples saisies.
Les saisies des viandes de chasse par des agents de surveillance des aires protégées de Dzanga-Sangha sont déplorées par les vendeuses de la viande de brousse comme par les consommateurs.
Certaines commerçantes, dont les produits ont été saisis, qualifient d’illégale cette opération de saisie effectuée par les éco-gardes.
« Ils ont tout emporté »
"En revenant de Gbabongo, j’avais acheté un céphalophe et deux gazelles. Les éco-gardes nous ont interceptés et ont demandé au conducteur de taxi-moto de détacher ces animaux. Comme celui-ci tardait à le faire, l’un d’eux a coupé les cordes et ils ont tout emporté. Il ne s’agissait pas d’espèces protégées", a déploré une commerçante de viande de brousse de Bayanga.
Les plaintes ne viennent pas seulement des vendeurs mais aussi des consommateurs. Il y a de cela deux semaines, une mère de famille est également tombée dans le filet des éco-gardes.
Tolérance zéro
"J’avais amené 7 gazelles et un céphalophe pour ravitailler mes parents à Bangui. Dès que le chauffeur de taxi-moto m’a déposé au niveau du marché, deux éco-gardes ont surgi pour m’embarquer avec mes bagages. Pour eux, j’étais en train d’aller au marché pour vendre ces bêtes. Or, c’est faux", s’est indignée Marina, une mère de famille.
Pour le département de la surveillance des aires protégées de Dzanga-Sangha, il est clair qu’un commerce illicite est en train de se développer dans cette réserve.
Commerce illicite
"Le commerce de la viande de brousse est interdit à Bayanga parce que nous sommes dans une zone cynégétique. Ces femmes se permettent d’aller vers Lidjombo, Gbabongo, Yondo etc. pour acheter la viande de chasse, revenir vendre à double-prix sur le marché de Bayanga", a expliqué Christian Junior Ndadet, le responsable dudit département.
Les altercations entre vendeuses de viande de brousse et éco-gardes des aires protégées de Dzanga-Sangha ont occasionné la rareté de la viande de brousse sur les marchés de Bayanga et des localités voisines. Comme conséquence, les prix de ces aliments ont augmenté. Par exemple, un céphalophe se vend aujourd’hui à 7.000 francs au lieu de 4.000 francs CFA il y a quelques semaines en arrière.