Le 27 avril 2023, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé l’accord de facilité élargie de crédit (FEC) pour le gouvernement de Moloua. Pour Bertin Maboula, consultant international en commerce et développement, cette décision ne devrait pas être célébrée trop rapidement. Dans un post publié sur les réseaux sociaux, Maboula explique que la FEC n’est pas seulement un accord financier, mais également un outil de pression pour forcer les gouvernements à mettre en œuvre des réformes économiques et financières.
Dans son analyse , Maboula souligne que le gouvernement de Moloua, comme ses prédécesseurs, manque de volonté et de capacité à concevoir et à mettre en œuvre des politiques économiques efficaces pour sortir le pays de la crise. La FEC pourrait donc être un moyen de les inciter à changer de cap, mais cela dépendra de leur capacité à répondre aux conditions fixées par le FMI.
Le premier décaissement de la FEC représente environ 10% du montant total autorisé, soit environ 10 milliards de FRCFA. Cependant, Maboula souligne que ce décaissement est conditionné à la satisfaction des conditions fixées par le Conseil d’administration du FMI.
Maboula estime que le gouvernement de Moloua a peu de marge de manœuvre pour répondre aux exigences de la FEC. En effet, le gouvernement est confronté à des problèmes de gouvernance, à une manque d’espace d’expression, ainsi qu’à la présence de nouveaux partenaires privilégiés tels que la milice Wagner. Maboula affirme que le président Touadera aurait pu changer de gouvernement pour répondre aux exigences de la FEC, mais qu’il a manqué cette occasion.
Par ailleurs, Maboula souligne que la mobilisation des autres bailleurs/donateurs traditionnels de la RCA reste un défi, car ils sont convaincus que leur argent ne doit pas servir à payer la milice Wagner. Touadera est donc confronté à un dilemme : rompre avec la milice ou continuer à subir des désastres humanitaires.
Il est à noter que Maboula souligne que la décision du FMI est une étape importante pour le gouvernement de Moloua, mais que la réalité du terrain doit encore confirmer les espérances du FMI.