Le leadership de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) est en contact permanent avec les autorités centrafricaines pour accompagner la situation à Tiringoulou (préfecture de la Vakaga) et Mboki (préfecture du Haut-Mbomou), où des casques bleus de la Force sont déployés pour protéger les populations locales à la suite des récentes attaques par des groupes armés.
Les efforts de la MINUSCA visent non seulement « la protection des civils mais aussi le soutien au renforcement de l’autorité de l’Etat dans ces localités du nord-est et du sud-est de la RCA », conformément au mandat, a déclaré ce mercredi le chargé de communication, Hippolyte Donossio, lors du point de presse diffusé sur Guira FM, ajoutant qu’au niveau local, « les chefs des bureaux de la MINUSCA de Birao et Obo sont également en contact régulier avec les préfets de la Vakaga et du Haut Mbomou et accompagnent la situation », dans les deux localités.
« Le leadership de la Force et celui des FACA sont en contact pour une meilleure coordination des actions opérationnelles, et un soutien efficace », a pour sa part indiqué le porte-parole de la Force, le Lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, rappelant que le déploiement des casques bleus à Tiringoulou, le 7 mai, a permis le retour au calme tandis que les habitants regagnent leurs domiciles. Le porte-parole militaire a également dénoncé un article mensonger publié par le site corbeauneaws-centrafrique.org qui qualifie la MINUSCA de partiale, à la suite de son intervention à Tiringoulou.
Par ailleurs, les casques bleus du contingent zambien de la Force de la MINUSCA ont établi une base temporaire à Am-Dafock (nord-est de la RCA), afin d’assurer la protection des réfugiés arrivés massivement en provenance du Soudan. Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Mohamed Ag Ayoya, et le ministre centrafricain de la Sécurité intérieure, Michel Nicaise Nassin, se sont récemment rendus dans la localité pour s’enquérir de la situation humanitaire.
Pour sa part, le porte-parole de la composante Police de la MINUSCA, l’Adjudant-chef Casimir Nagalo, a démenti des informations parues dans journal L’Agora du 9 mai 2023. Le journal qui affirme se baser sur des informations partagées par un gendarme, fait état de « perdiem » quotidiens touchés par « les policiers de la MINUSCA détachés à l’UMIRR (Unité mixte d’intervention rapide et de répression des violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants) », ainsi que des « primes » en cas d’arrestations de personnes. « La MINUSCA précise que ces informations sont fausses et constituent une atteinte grave à la réputation et au professionnalisme des membres de la composante Police de la Mission. Les UNPOL en colocation à l’UMIRR ont un rôle d’appui conseil et n’interviennent, à aucun moment, dans les arrestations des présumés auteurs. Ils ne perçoivent pas n’ont plus de perdiem et ont rétribution mensuelle de subsistance allouée par la MINUSCA », a-t-il dit.
Les missions des UNPOL en colocation à l’UMIRR sont, entre autres, de conseiller le Chef de cette institution notamment dans la planification des activités et l'organisation du service, l’appui aux enquêteurs de l’unité ainsi que l’identification des besoins en formations, infrastructures et équipements, a signifié le porte-parole de la composante Police.
Au chapitre des droits de l’homme, durant la période du 22 avril et le 5 mai 2023, la MINUSCA a documenté et vérifié 59 violations et atteintes aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, ayant affecté 148 victimes. Les préfectures les plus touchées sont la Nana-Gribizi (centre nord) et l’Ouham-Pendé (nord-ouest), selon le chargé de communication, Hippolyte Donossio. Ce dernier a par ailleurs informé qu’une mission conjointe MINUSCA-autorités préfectorales s’est rendue à Ouadda du 25 avril au 2 mai, pour évaluer la situation sécurité et des droits de l'Homme et recueillir des informations sur les besoins humanitaires. Composée notamment du préfet de la Haute-Kotto, du député de Ouadda et du chef du bureau de la MINUSCA à Bria, la mission a aussi permis d’évaluer les difficultés d'accès aux localités de Mouka, Gbali et Ouadda, et de sensibiliser les populations sur le mandat de la Mission, l’Accord politique pour la paix et la réconciliation (APPR) et la Feuille de route de Luanda.