La pénurie du carburant qui frappe la République centrafricaine n’est pas sans conséquence sur les transports interurbains entre la capitale et les autres régions du pays. L’augmentation des tarifs de transport a engendré la hausse des prix des denrées alimentaires sur les marchés.
Si de longues queues sont toujours observées devant les stations-service de Bangui, les conséquences de la pénurie du carburant ne sont pas seulement ressenties par les consommateurs. Sur le marché, les prix des denrées alimentaires ont aussi grimpé. Raison : les tarifs des transports interurbains ont augmenté.
Cette hausse inattendue des tarifs, accompagnée du sectionnement de certains trajets par les conducteurs de camions, pénalise de nombreux usagers dont des commerçants.
A la gare routière du Pk 12, à la sortie Nord de Bangui sur l’axe Damara, plusieurs passagers, interrogés par Radio Ndeke Luka, s’en plaignent.
« Aujourd’hui, on ne sait quoi faire »
"Le prix du transport est très élevé. Auparavant, nous payions les petits véhicules à 10.000 francs. Maintenant, c’est 20.000 voire 25.000 francs. Et si nous achetons le manioc, nous payons le transport d’un sac de L8 à 5.000 et d’un sac étoile à 3.000 francs. Avec ces tarifs, nous ne pouvons pas avoir de bénéfices. Aujourd’hui, on ne sait quoi faire", se lamente Zenabou Garba, une commerçante.
Pour les conducteurs de véhicules, cette augmentation de tarifs se justifie par la hausse du prix du carburant à la pompe. Ce qui, selon eux, démoralise plusieurs voyageurs.
« Les gens ne veulent plus voyager »
"Auparavant, on prenait les clients à 5.000 francs pour Bambari. Maintenant avec la hausse du prix du carburant, avec un petit véhicule comme le mien, il faut payer au moins 25.000 francs sans compter les dépenses pour le manger. Avec ça, les gens ne veulent plus voyager", explique Massa Pino, un conducteur de car.
Cette situation est identique sur tous les axes. Certains commerçants assurent dépenser plus que ce qu’ils gagnent sur les marchandises.
« Nous ne pouvons pas baisser les bras »
Je vous dis franchement, nous souffrons. Mais comme nous sommes mères de famille, nous ne pouvons pas baisser les bras. Avant, le transport d’un sac de manioc coûtait 1500 francs. Mais actuellement, de Bokoma à Bangui, nous le payons à 2500 francs et de Bolemba à Bangui à 3.000 francs CFA. Et si nous vendons un sac à 10 mille, nous ne gagnons parfois que 500 francs voire rien du tout", témoigne Marthe, une commerçante de manioc.
La pénurie du carburant a considérablement réduit le mouvement des véhicules sur les axes de Mbaïki, Damara et Boali. Les véhicules qui voyageaient 2 voire 3 fois dans un mois ont limité leur déplacement. En plus de la rareté du carburant, les conducteurs font face également aux tracasseries sur les barrières. Ce qui les oblige à augmenter les tarifs de transport. Une augmentation qui a un impact sur la population avec un faible pouvoir d’achat.