Alors que les réactions continuent d’affluer après la convocation du référendum constitutionnel du 30 juillet, le président du MDREC fustige l’ancien président du Conseil national de transition, Ferdinand Alexandre Nguendet. Joseph Bendounga qualifie d’illégale la démarche entreprise par son collègue de l’opposition démocratique.
Le président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution du Centrafrique (MDREC) n’a pas attendu longtemps pour réagir après la déclaration de Ferdinand Alexandre Nguendet, menaçant de renverser le régime du président Touadéra par la voie des armes.
Pour ce parlementaire, membre de l’opposition démocratique, l’ancien président du Conseil national de transition doit utiliser des moyens légaux pour mener la lutte politique.
« La violence engendre la violence »
"Je suis d’accord avec Ferdinand Alexandre Nguendet lorsqu’il demande à Touadéra de démissionner. Mais, je ne suis pas d’accord avec lui lorsqu’il évoque un coup d’Etat contre Faustin Archange Touadéra. Les coups d’Etat ne sont pas une panacée qui va amener la RCA à doter le pays positivement…S’il veut, en tant que citoyen, contester et demander à Touadéra de quitter le pouvoir, il doit utiliser les moyens légaux et pacifiques. Parce que la violence engendre la violence", a réagi Joseph Bendounga.
Pour Joseph Bendounga, M. Nguendet n’est pas un modèle de bonne gouvernance, vu sa cogestion de la transition politique de 2013 à 2016.
" M. Nguendet n’est pas un modèle de gestionnaire. Est-ce qu’il n’a pas honte avec tout ce qu’ils ont fait avec Mme Samba Panza ? Pillage des ressources de l’Etat, la mal gouvernance…Quand il était président de la transition, il s’en est mis pleines les poches. Donc, si on est voleur hier et qu’aujourd’hui on voit plus voleur que soi et qu’on veut le combattre, beuh, les voleurs sont les voleurs. Bonnet blanc et blanc bonnet", a ironisé Joseph Bendounga.
S’agissant de la convocation du scrutin référendaire, Joseph Bendounga demande au chef de l’Etat de surseoir au référendum constitutionnel. Pour le député de Bimbo 3, le moment n’est pas propice pour modifier la Constitution.
« Je saisirai la Cour constitutionnelle »
"L’article 152, alinéa 2 de la constitution stipule qu’aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie en cas de vacance de la présidence de la République ou lorsqu’il est porté atteinte à l’unité et à l’intégrité du territoire. Or, aujourd’hui on a des mercenaires qui occupent notre territoire. Pis encore, l’armée tchadienne est venue exercer un droit de poursuite, qu’on ne comprend pas, en territoire centrafricain pour déloger des rebelles tchadiens dans le Nord. A l’Est, les membres de l’ethnie Zandé se sont constitué en autodéfense parce qu’ils sont abandonnés. Toutes les conditions sont réunies pour qu’il n’y ait pas de référendum. Je saisirai la Cour constitutionnelle… ", a prévenu Joseph Bendounga.
En juillet 2022, Joseph Bendounga avait officiellement saisi la Cour constitutionnelle aux fins de faire avorter le projet de rédaction d’une nouvelle Constitution. Un mois après, il a été débouté par l’institution, qui a estimé que sa saisine était prématurée.