Depuis la convocation, le 30 mai dernier, du référendum constitutionnel, la tension politique est montée d’un cran en République centrafricaine. Les messages d’incitation à la haine et à la violence polluent l’atmosphère politique. Inquiet, le Conseil national de la médiation appelle à une prise de conscience.
Le climat politique se dégrade davantage en République centrafricaine depuis l’annonce du référendum constitutionnel du 30 juillet 2023. Des acteurs politiques centrafricains, surtout de l’opposition, font des déclarations à caractère menaçant, faisant craindre une crise politique en gestation.
Certains hommes politiques, à l’exemple de Ferdinand Alexandre Nguendet, ancien président du Conseil national de transition, profèrent clairement des menaces à l’endroit du régime en place. Le 1er juin dernier, M Nguendet a appelé au renversement du président Faustin Archange Touadera par le pouvoir des armes. Déclaration soutenue par certains acteurs politiques sur les réseaux sociaux.
Si cette montée brusque des messages à caractère haineux et violent inquiète de nombreux Centrafricains, il en est de même pour le Conseil national de la médiation. L’institution craint que ces propos, qui refont surface, replongent la République centrafricaine dans un nouveau cycle de violence. D’où l’appel du médiateur Laurent Gon Baba à une prise de conscience.
« La sécurité du pays dépend de nous »
"Nul ne viendra d’ailleurs résoudre les problèmes de la République centrafricaine. La sécurité du pays dépend de nous. Ayons confiance à nos institutions pour la solution à nos différends. Et si nos institutions ne sont pas en mesure de résoudre nos problèmes, nous pourrions rechercher d’autres voies et moyens pour parvenir à régler, de manière pacifique, les problèmes de notre pays", a lancé Moussa Laurent Ngon Baba, médiateur de la République.
La résurgence de ces messages haineux et d’incitation à la violence touche également certaines couches de la population. Des partisans du pouvoir et de l’opposition s’affrontent à travers des invectives dans les déclarations écrites et via des lives sur le réseau social Facebook. C’est dans ce contexte que le Haut conseil de la communication a évalué, ce 07 juin, la mise en œuvre de son plan de prévention de messages de haine élaboré en 2018. Une évaluation qui a permis de mettre à nu d’autres modes de propagation des propos haineux et d’incitation à la violence.
« Il s’est développé des modes de communication »
"Après les multiples crises que le pays a connues, il s’est développé au sein des communautés d’autres modes de communication, teintés de propos haineux et d’incitation à la violence. Il va falloir que toutes les couches sociales s’impliquent afin de rétablir la cohésion sociale, le vivre ensemble et la réconciliation nationale", a imploré José Richard Pouambi, président du Haut conseil de la communication.
Face à ces messages, plusieurs autres personnalités, notamment des leaders religieux appellent, eux aussi, à la retenue afin d’éviter de sombrer le pays dans un nouveau cycle de conflit.