- Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
- Mesdames et Messieurs les Ministres ;
- Monsieur le Directeur Général de l’Organisation Internationale du Travail ;
- Distinguées personnalités du monde du travail ;
- Mesdames et Messieurs ;
La République Centrafricaine est honorée de prendre la parole au « Sommet sur le monde du travail : la justice sociale pour tous », qui se tient dans le cadre de la 111ème Session de la Conférence Internationale du Travail, dans cette belle Cité légendaire de Genève.
Je tiens à remercier le Gouvernement et le peuple Suisses pour l’accueil chaleureux reçu ainsi que les dispositions excellentes prises pour la réussite de notre Sommet.
Je remercie le Directeur Général de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), pour son leadership exemplaire et l’heureuse initiative prise de convoquer ce Sommet et d’y convier la République Centrafricaine.
Ce faisant, vous avez permis à tous les acteurs du monde entier de passer en revue les obstacles majeurs à l’édification de la justice sociale et de s’engager résolument à mener une action renforcée, coordonnée et cohérente en faveur de cette heureuse initiative internationale.
Je renouvelle tout le soutien de la République Centrafricaine au Directeur Général du BIT, dans l’exercice de sa mission au service de la justice sociale et du renforcement du tripartisme.
Excellences ;
Mesdames et Messieurs,
Le désir de la justice sociale et du travail décent se manifeste de façon similaire dans toutes les régions du monde, à travers un ensemble de valeurs communes telles que la solidarité, l’égalité et la justice dont la finalité est de garantir la dignité humaine.
Les injustices et les violations des droits universellement reconnus, l’absence de confiance et le non-respect des engagements pris, ainsi que les tensions géopolitiques et géostratégiques, forment le terreau des conflits dans le monde.
Ces conflits, dont les effets dramatiques sont exacerbés par le COVID-19 et les changements climatiques, ont accentué les inégalités sociales déjà et affaibli les institutions de protection des travailleurs et de lutte contre la fracture sociale.
C’est pourquoi, la République Centrafricaine salue l’initiative de la Coalition mondiale pour la justice sociale, fondée sur des principes et valeurs d’égalité des droits pour tous les peuples et la possibilité pour tous les êtres humains, sans discrimination, de bénéficier du progrès économique et social partout dans le monde.
Monsieur le Président,
En évoquant la problématique de la justice sociale, je pense d’abord à un continent, l’Afrique.
Ce continent, en dépit des défis énormes auxquels il est confronté, a également des clés de solutions, car il regorge d’énormes potentialités économiques, de mains d’œuvre dynamiques, d’une jeunesse de plus en plus créative, innovante et entreprenante.
Outre sa population estimée à un milliard trois cent millions, dont les moins de 25 ans représentent 60%, capable de soutenir sa croissance économique, l’Afrique dispose d’immenses ressources naturelles qui font d’elle le continent de l’avenir.
Ce Sommet nous offre l’occasion de réaffirmer notre responsabilité solidaire de créer les conditions optimales permettant aux jeunes de libérer leur génie, d’exprimer leur talent, de fertiliser leur inspiration et de donner libre cours à leur énergie créatrice, en tirant parti des avantages du numérique.
Monsieur le Président;
Permettez-moi de parler un peu de mon pays, la République Centrafricaine, où la lutte contre la vulnérabilité, la précarité, le sous-emploi des jeunes et des femmes, constitue une préoccupation du Gouvernement.
En effet, au plan stratégique, ayant pris la mesure des enjeux, le Gouvernement a élaboré, avec le concours des Partenaires au développement, un Plan National de Consolidation de la Paix et de Relèvement qui couvre la période 2017-2023.
Ce plan a facilité la stabilisation socioéconomique de notre pays et la construction ou la réhabilitation des infrastructures sociales de base.
Au plan social, grâce au dialogue social constructif, le Gouvernement, les Organisations Professionnelles d’Employeurs et des Travailleurs ont pu élaborer, avec l’appui du BIT, un Pacte National pour la Stabilité Sociale et le Relèvement Economique pour une période de trois (3) ans.
Ce modèle social a permis d’obtenir une trêve sociale de trois (3) ans donnant ainsi l’opportunité au Gouvernement d’initier une série d’actions socio-économiques et de mettre en œuvre des chantiers innovants dans le domaine du travail, de l’emploi, de la protection sociale et de la formation professionnelle.
S’agissant des réformes, conscients de ce que la marche vers les objectifs du travail décent implique la contribution de l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux, nous avons organisé en mars 2022, « Un Dialogue Républicain » afin de sceller davantage les acquis de la réconciliation nationale.
Les Recommandations fortes issues dudit dialogue et qui sont en lien avec l’agenda du travail décent sont inscrites dans le Programme du Gouvernement, périodiquement évalué.
Dans l’optique de la sécurité juridique des affaires, pour plus de création de richesses et d’emplois, nous avons instauré le Comité Mixte d’Amélioration du Climat des Affaires (CMACA), cadre d’échange et de promotion du dialogue public-privé.
Après avoir expérimenté le Code de Travail et évalué les forces et les faiblesses, le Gouvernement et les partenaires sociaux ont procédé à sa révision.
Plusieurs innovations y sont contenues, notamment la prise en compte de la violence et du harcèlement dans le milieu du travail, objet de la Convention n°190 que notre pays a ratifiée le 1er septembre 2021 et dont l’instrument de ratification a été déposé au Directeur Général du Bureau International du Travail lors de la 110ème Session de la Conférence.
Figurent également dans ce projet, les questions des travailleurs migrants, des travailleurs domestiques, de télétravail, de la flexibilité dans la procédure de règlement des conflits du travail, de relèvement de l’âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans.
Aussi, la Convention n°182 sur les pires formes du travail des enfants a été traduite dans le Code de Protection de l’Enfant.
Soucieux de doter le pays d’un système de protection sociale inclusive et adapté au contexte national, nous avons relancé le processus d’actualisation de la Politique Nationale de Protection Sociale, cadre d’orientation stratégique de toute action en faveur de la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale.
La réinsertion socioéconomique est l’un des axes majeurs du progrès social que nous voulons pour notre pays.
A cet effet, plusieurs programmes et projets de formation du capital humain ont été initiés et ont permis de sortir plusieurs jeunes déscolarisés de la situation de précarité.
- Excellences ;
- Mesdames, Messieurs,
Nous partageons la même ambition: bâtir une justice sociale, gage du travail décent, dans la complémentarité et la solidarité, en vue de transformer notre monde du travail en un lieu sûr, sain et profitable à tous.
L'objectif de notre partenariat est de créer des liens, et non des dépendances, des liens solides pour relever ensemble les défis qui se présentent à notre monde.
Si chacun d'entre nous reconnaît sa responsabilité et s'y engage, notre monde du travail deviendra meilleur que jamais, et le pari de la « croissance économique » allié au « progrès social » ne serait plus un vain mot.
Je souhaite pleins succès à nos travaux et vous remercie de votre aimable attention.