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Discours de son Excellence le professeur Faustin Archange Touadera, President de la République, chef de l’Etat a l’occasion de la rencontre avec la diaspora centrafricaine paris, le 24 juin 2023

Publié le mardi 27 juin 2023  |  aBangui.com
Discours
© Autre presse par Dr
Discours de son Excellence le professeur Faustin Archange Touadera, President de la République, chef de l`Etat
Discours de son Excellence le professeur Faustin Archange Touadera, President de la République, chef de l’Etat a l’occasion de la rencontre avec la diaspora centrafricaine paris, le 24 juin 2023
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Chers Compatriotes,
Bonjour !
Avant tout propos, je voudrais vous inviter à observer avec moi une minute de silence en la mémoire d’un digne fils de notre pays, l’une des figures emblématiques de l’Eglise catholique en Centrafrique,
Monseigneur Joachim NDAYEN, Archevêque Émérite de l’Archidiocèse de Bangui, décédé ici à Paris, le 13 juin courant, de suite d’une maladie.
MINUTE DE SILENCE.
JE VOUS REMERCIE.
Chers Compatriotes,
Je ne saurais exprimer la joie et le plaisir que je ressens en vous retrouvant aujourd’hui à Paris, très nombreux et enthousiastes, depuis notre dernière rencontre à Lyon, il y a environ 4 ans.
Je vous remercie pour l’accueil chaleureux que vous avez réservé, à ma délégation et moi-même, ainsi que votre présence massive à cette rencontre.
J’ai voulu saisir l’opportunité que m’a offerte le Président Français
Emmanuel MACRON de participer au Sommet sur un nouveau pacte financier mondial, pour vous entretenir sur la situation de notre pays en partage.
Vous savez que l’un des principes de gouvernance que j’ai imprimés à notre pays, depuis 2016, est le devoir de redevabilité, l’obligationde rendre compte au peuple souverain de l’exercice du mandat qu’il m’a confié.

C’est aussi ma manière d’exprimer ma reconnaissance et mon respect vis-à-vis de mon peuple qui m’a accordé et renouvelé sa confiance dans des conditions parfois douloureuses.
Je suis fier de vous, Centrafricains de l’étranger, représentés ici par ceux de l’Europe, notamment de France, car en dépit de l’éloignement, vous ne cessez, chacun à sa manière, de contribuer à
l’ancrage démocratique, à la paix et au relèvement de notre pays.
Je me réjouis de constater qu’en dépit des manipulations, des désinformations, des tentatives d’intimidation et des messages de haine véhiculés par quelques enfants égarés du pays, ou les relais
locaux de ceux qui renient notre souveraineté et qui veulent nous
maintenir dans la pauvreté et la dépendance, la fibre patriotique
n’a pas rompu.
Votre mobilisation grandiose ici à Paris est le témoignage plausible
de votre attachement indéfectible à notre pays en partage et déjoue tous les pronostics diaboliques liés à mon invitation à cet important sommet mondial dont les recommandations, si elles sont
suivies d’actes, permettront aux pays fragiles comme le nôtre, de
mobiliser de ressources financières nécessaires à la lutte contre la
pauvreté.
Je vois ici des Compatriotes issus des partis politiques de la majorité comme de l’opposition démocratique, de la société civile et de diverses associations qui font le dynamisme de notre démocratie.
Nous sommes ici pour parler de la République Centrafricaine, notre
pays en partage meurtri par plusieurs décennies de crises militaro-
politiques sur fond de rivalités ethniques, tribales, régionalistes.

Chers Compatriotes;
Ainsi que je l’ai rappelé lors de ma prise de fonction le 30 mars 2021, vous m’avez confié, il y a trois ans, un second mandat de cinq ans, pour présider aux destinées de notre pays.
Je ne vous remercierai jamais assez de cette marque de sympathie
et de confiance à laquelle je reste très sensible.
Nous partageons tous cette lourde responsabilité, dans un contexte
économique difficile et un environnement international délétère.
Le temps ne nous permet pas de revenir sur les réalisations tangibles de notre mandat.
Chaque année, je me fais ce devoir de le présenter à l’occasion de
l’anniversaire de ma prise de fonction et vous les suivez certainement, au regard des messages d’encouragement que nous
enregistrons soit directement soit à travers les réseaux sociaux.
La majorité de nos concitoyens vivant sur le territoire national témoignent que beaucoup a été fait, notamment dans les domaines de la sécurité, de la reconstruction de nos forces de défense et sécurité, de la réconciliation nationale, de la lutte contre l’impunité, des infrastructures de base, de la santé, de l’économie numérique, de l’énergie, des mines, des routes, si l’on tient compte du contexte mondial controversé et des obstacles endogènes et exogènes.
Mais il faut reconnaître que beaucoup reste à faire pour asseoir une réelle indépendance, pour faire reconnaître notre droit inaliénable à disposer de nous-mêmes et pour sortir notre pays de la pauvreté.

Sur le plan du retour de la paix et de la sécurité,
Je dois rappeler à ceux qui auraient tendance à oublier l’opprobre et la misère dans lesquelles le pays était plongé par les évènements douloureux de 2012-2013, que notre pays revient de très loin, grâce à la résilience de son peuple.
Souvenez-vous que notre pays, la République Centrafricaine, au
regard de son histoire tragique, était qualifié par certains observateurs comme l’illustration caricaturale d’Etat failli, un État fantôme ayant perdu toute capacité institutionnelle significative.
Au regard de l’ampleur des atrocités commises par les forces
négatives en présence, d’autres observateurs avaient affirmé que
notre pays était dans un état de pré-génocide ou encore victime
d’une maladie originelle en apparence incurable.
Cette maladie peut être la trahison pour certains, la division, le tribalisme pour d’autres.
Chacun de nous est libre de poser son diagnostic et de déceler cette maladie incurable qui ronge notre pays depuis son indépendance.
En prenant l’unique exemple de la division, permettez-moi de
rappeler ici la mise en garde prophétique du Père fondateur de la République, feu Président Barthélémy BOGANDA, je cite : « La division, le tribalisme et l’égoïsme ont fait notre faiblesse dans le
passé; la division, le tribalisme et l’égoïsme feront notre malheur dans l’avenir », fin de citation.
Il est à regretter que plus de 60 ans après l’indépendance, certains
de nos Compatriotes n’ont pas encore perçu le danger que
représentent la division, la trahison, le tribalisme et l’égoïsme pour
notre Nation.

N’ignorez pas que les messages de violence, de division, d’incitation à la haine tribale et à la rébellion contre les autorités établies, essentiellement motivés par la recherche ou la protection des intérêts égoïstes, devenus viraux sur les réseaux sociaux, continuent de faire le lit de notre malheur.
L’un des malheurs qui frappent notre pays depuis une décennie est
l’embargo imposé par les Nations-Unies sur les armes à destination
des FACA.
Les populations sans défense, constamment en danger de succomber sous les attaques des groupes armés, s’étaient déplacées sur des sites de fortune ironiquement appelés Ledger aux plus forts moments de la crise militaro-politique en 2013.
Or, depuis 10 ans, nos forces de défense et de sécurité sont paralysées par cet embargo, alors que l’événement qui a justifié son imposition a disparu depuis le retour à l’ordre constitutionnel, le 30 mars 2016.
Je rappelle à notre triste souvenir commun qu’une partie de
l’opposition avait demandé à la communauté internationale de
maintenir l’embargo sur les armes à destination des forces de
défense et de sécurité nationales.
Je ne voudrais pas revenir sur les tristes conséquences de cet
embargo, car chacun de nous a de près ou de loin été victime des
atrocités des groupes armés, principaux bénéficiaires de cet
embargo.
Ce bref rappel historique me paraît nécessaire car certains de nos
Compatriotes, notamment ceux qui ont des responsabilités
politiques, morales, civiles et pénales dans la situation dramatique
qu’a connue notre pays, tentent de la faire oublier, en tentant
désespérément de détourner l’attention des victimes sur leurs
responsabilités pénales et dans la situation actuelle de notre pays.

Mes Chers Compatriotes ;
Souvenez-vous des messages toxiques, irresponsables et cyniques
publiés par certains membres de l’opposition, appelant les différents groupes terroristes à se mobiliser pour replonger le pays dans le chaos.
Vous avez également suivi les messages vidéo sur les réseaux sociaux publiés par un groupe de mercenaires étrangers et certains
concitoyens à la solde des ennemis de la Nation, visant à porter
atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de notre pays ainsi qu’à l’intégrité physique des autorités légitimes.
Depuis l’année dernière, nous assistons malheureusement au passage à l’acte, au commencement d’exécution des plans de déstabilisation du pays.
En effet, souvenez-vous que le 11 novembre 2022, alors qu’ils
étaient en mission dans la Vakaga, en vue de sélectionner les pistes
rurales à réhabiliter, dans le cadre du Projet d’Urgence de
Rétablissement des Infrastructures et de Connectivité en
Centrafrique (PURIC), le Chef de Cellule des pistes rurales du
Ministère de l’Équipement et deux Experts de l’UNOPS ont été pris
en otage par un groupe rebelle, se réclamant du Conseil de
Résistance pour la Transition (CRT).
Le 28 novembre 2022, le personnel d’une société chinoise chargée
de la réhabilitation de la route Bouar-Yéléwa a été attaqué par la
C.P.C, occasionnant ainsi la mort d’un soldat et la prise en otage
d’un Chinois.
Dans la nuit du 27 au 28 novembre 2022, une attaque terroriste
a été perpétrée par la C.P.C contre la population civile à Bossangoa
et le bombardement de l’usine d’égrenage de coton située dans
ladite ville.

Le 14 février 2023, des éléments des FACA en mission ont été pris
en otage par la C.P.C, à Sikikédé, dans la Vakaga.
Le 17 février, un Douanier et un agent de la santé en mission dans la Préfecture de Lim-Pendé ont été assassinés par la C.P.C.
Le 19 mars 2023, neuf (9) ressortissants Chinois ont péri suite à une
attaque terroriste sur un site minier, à 25 Km de de Bambari.
Le 23 mars 2023, cinq (5) personnes ont été tuées dont trois soldats
et un enfant de 7 ans dans l’attaque terroriste de la C.P.C à
Kadjama, à 35 Km de Markounda, dans la Préfecture de l’Ouham.
Le 15 mai 2023, 4 militaires ont été assassinés par la C.P.C dans une
embuscade à Benzambé, dans l’Ouham.
Le temps ne nous permet pas de continuer le décompte macabre
des appels à la violence contre la population lancés par des
Compatriotes en mal de légitimité populaire.
Je rappelle néanmoins que le 14 juin 2023, 86 écoliers et leurs
maîtres ont été pris en otage au village KOTOCISSE 1, par les
mercenaires de la CPC.
Cet acte terroriste qui nous rappelle l’enlèvement de 276 Lycéennes
de Chibok, au Nigéria, par Boko Haram, en 2014, a créé une grande
psychose dans la population et un traumatisme inouï chez les
enfants, en cette période des examens scolaires.
Tous ces crimes ont été documentés. Des enquêtes judiciaires ont
donc été ouvertes en vue de rechercher les auteurs, coauteurs et
complices et les traduire devant les juridictions compétentes.
Je tiens à rappeler qu’il n’y a aucune place pour l’impunité dans la
nouvelle République que nous construisons patiemment depuis le 30 mars 2016.

Mes Chers Compatriotes ;
Je n’ai cessé de dénoncer les appels à la violence, les propos haineux, qui minent le socle fragile de la réconciliation nationale et du vivre ensemble.
Sans doute, certains opposants ont-ils des raisons personnelles à
encourager les groupes terroristes à mettre le pays à feu et à sang, à prendre nos éléments de défense et de sécurité en otage, à prendre des écoliers en otage, à voir leurs concitoyens demeurés dans la misère.
Vous avez tous suivi, avec stupéfaction, les appels lancés par certains Compatriotes de l’opposition à l’endroit des partenaires de notre pays leur demandant de suspendre toutes les aides destinées au peuple centrafricain. Résultats, les appuis budgétaires ont été
suspendus depuis 2019.
Mon devoir de Père de la Nation me commande de vous dire
clairement qu’il s’agit d’une tendance dangereuse qu’il nous faut
inverser et je compte sur vous, Compatriotes de l’étranger et
sympathisants, pour nous accompagner dans la lourde tâche de
réconciliation nationale et de pacification de notre pays.
Mes chers Compatriotes,
Les ennemis de la paix sont certes déterminés à replonger le pays
dans une guerre civile pour satisfaire leurs intérêts personnels,
familiaux, partisans et égoïstes.
Mais ma détermination à ramener la paix, la sécurité ainsi que le
soutien du peuple sont indéfectibles.

Je puis vous rassurer que chaque jour, toute mon attention, tout
mon zèle se tourne vers la satisfaction des besoins élémentaires de
mes concitoyens.
C’est d’ailleurs cet objectif qui nous a amenés à intensifier nos
relations avec tous les pays qui souhaitent nous appuyer dans notre
lutte légitime pour la restauration de l’autorité de l’Etat sur
l’ensemble du territoire.
Aujourd’hui, nous contrôlons l’ensemble du territoire, même s’il y a
quelques zones d’insécurité que nos forces de défense et de sécurité, appuyées par les alliés russes et rwandais, dans le cadre des accords de coopération militaire, s’emploient à pacifier.
Je suis déterminé, conformément à mon serment, à ne laisser aucune once du territoire national aux mains des terroristes.
Nous savons que notre détermination à ramener la paix n’est pas
appréciée par ceux qui ont créé, armé et disséminé les groupes
terroristes sur l’ensemble du territoire afin d’exploiter illicitement nos ressources naturelles et nous maintenir dans la dépendance et la pauvreté.
Ne succomber pas aux manipulations et aux désinformations. Les
Russes sont en République Centrafricaine dans le cadre d’un mandat de l’ONU et de l’accord de coopération militaire entre notre pays et la Fédération de Russie.
C’est grâce à l’appui des forces bilatérales russes et rwandaises que
nos forces de défense et de sécurité nationales ont pu stopper les
assauts de la CPC contre Bangui et d’éviter une nouvelle guerre
civile en décembre 2020 et janvier 2021.

Bien entendu, ceux qui ont intérêt à ce que notre pays replonge
dans le chaos et qui ont vu leur dessein criminel stoppé ne pourront apprécier cette coopération efficace.
Notre pays reste disposé à entretenir des relations mutuellement
bénéfiques et cordiales avec tous les pays du monde qui souhaitent
nous aider à sécuriser notre territoire et le mettre sur la voie de
développement.
Je remercie tous les pays amis qui soutiennent nos efforts visant à
rétablir la stabilité. Sur le plan économique et financier,
La République Centrafricaine, nous l’avons souvent répété, est un
pays potentiellement riche. La mission que vous m’avez confiée est
de transformer cette potentialité en opportunité, de créer une
économie en croissance et d’assurer la prospérité de nos concitoyens.
Pour atteindre ces objectifs, la seule manière entrevue consiste à
trouver des solutions innovantes pour pouvoir financer les secteurs
clés de l’économie, notamment l’agriculture, l’énergie, les mines, les
forêts.
En sortant des sentiers battus, nous avons promulgué la loi relative
aux cryptomonnaies, laquelle a été modifiée, en parfaite
collaboration avec nos partenaires techniques et financiers.
Il s’agit d’une vision orientée vers l’avenir et le progrès.
Notre Nation doit pouvoir suivre son destin et se connecter le plus
rapidement possible au monde le plus dynamique, le plus moderne
et le plus populaire actuellement, le monde des crypto-monnaies,
car nous pensons, avant tout, à la manière dont il changera la vie de nos concitoyens et à la façon dont nous réussirons à créer une
économie stable et prospère.
Le projet Sango qui en résulte sera ce dont nous avons besoin pour
mettre en place les mécanismes permettant la création des revenus,
le bon fonctionnement du circuit financier afin de générer une
économie durable et faire démarrer les moteurs de notre économie.
Je voudrais également dire un mot sur le projet de loi sur la
tokénisation de nos ressources naturelles.
En effet, face aux barrières existantes, aux contraintes d’accès aux
financements extérieurs et aux marchés des capitaux, nous avons
estimé nécessaire de nous orienter vers la technologie Blockchain
dont la finalité serait de mobiliser facilement des ressources
financières au profit de nos communautés de base et pour le
développement économique.
Je comprends le doute de certains Compatriotes, car il s’agit des
solutions innovantes.
Mais je dois vous assurer que cette solution est utilisée par des Etats et de millions de personnes dans le monde et continue de séduire de plus en plus d’utilisateurs, les institutions publiques et privées.
Mes chers Compatriotes ;
Le dernier sujet d’intérêt national sur lequel je voudrais vous
entretenir est celui du référendum constitutionnel du 30 juillet
2023.
Ainsi que je l’ai affirmé en de nombreuses circonstances, mon seul
objectif est de mériter votre confiance renouvelée, en répondant
toujours à vos attentes, en me soumettant à la volonté du peuple
souverain, car la démocratie en elle-même est le gouvernement du
peuple par le peuple et pour le peuple.

Il me paraît important de rappeler que la question de la révision ou
du changement de la Constitution a été posée par certains
Compatriotes avisés, dès le lendemain de sa promulgation, le 30
mars 2016, alors que les institutions prévues n’étaient pas encore
totalement mises en place.
Des constitutionnalistes centrafricains ont estimé que la Constitution du 30 mars 2016 était inapplicable, car elle serait « mal fagocitée ».
Certains Compatriotes avaient appelé à réviser la Constitution afin
de neutraliser les contradictions, éliminer les aberrations, combler les lacunes ou traquer les incohérences.
D’autres, plus critiques, ont estimé que la Constitution soumise au
référendum, en 2015, était « mauvaise et ce principalement et
fondamentalement parce qu’elle est tout, sauf la loi fondamentale
des Centrafricains », motifs tirés de ce qu’elle aurait été adoptée par le Conseil National de Transition, autorité illégitime, d’une part et rédigée par d’experts étrangers commis par la communauté
internationale, d’autre part.
L’idée de la réécriture de la Constitution ainsi lancée dès 2016 a fait
son cours et a pris une nouvelle proportion lors du dialogue
républicain.
Depuis le Dialogue républicain, une grande majorité de la
population et des forces vives de la Nation se sont exprimées à
travers des pétitions, des mémorandums, des marches organisées sur l’ensemble du territoire national, m’invitant à doter la République Centrafricaine d’une nouvelle Constitution qui reflète les aspirations profondes du peuple à la paix, à la sécurité, à la stabilité, à la souveraineté effective, à la croissance et à l’émergence du pays.
Le 30 mars dernier, à l’occasion de la célébration du deuxième
anniversaire de mon second quinquennat, une partie de l’opposition démocratique, avait réclamé une nouvelle Constitution pour la République Centrafricaine.
Reconnaissons-le ! En dépit des résultats obtenus dans la pratique de la Constitution du 30 mars 2016, celle-ci reste néanmoins
caractérisée par l’empirisme qui s’expliquait par l’urgence des tâches à accomplir pour un retour définitif à l’ordre constitutionnel et comporte des dispositions qui pourraient compromettre le
développement économique, social, culturel et politique de notre
Pays.
C’est pourquoi, certains Compatriotes l’ont trouvée insuffisante pour des motifs divers et variés, notamment en ce qu’elle ne propose pas de solutions appropriées aux causes des conflits militaro-politiques récurrents que connaît le pays ; qu’elle n’affirme pas clairement la souveraineté de l’Etat centrafricain ni l’indépendance nationale, ni le droit à l’autodétermination du peuple centrafricain ; bref, qu’elle ne reflète pas suffisamment les aspirations profondes du peuple centrafricain.
Aussi, à l’instar des autres pays du monde, notre pays, ainsi que je
l’avais rappelé, connaît des évolutions profondes et de long terme,
des bouleversements aux effets destructeurs dont le COVID-19, les
changements climatiques, les menaces contre la paix et la sécurité
mondiales, le bouleversement de l’ordre mondial, le terrorisme,
l’extrémisme violent, la criminalité transfrontalière et la
radicalisation qui appellent la réforme profonde de l’Etat.
Avec la disparition progressive des causes qui avaient engendré cet
ordre supérieur et la nécessité de corriger les imperfections soulevées par les différents courants d’opinions, j’avais proposé dans mon Projet de Société auquel vous avez massivement adhéré lors du scrutin présidentiel du 27 décembre 2020, la réforme profonde de l’Etat à l’effet de l’adapter à l’évolution de notre société et du monde.

Cet ambitieux projet de réforme de l’Etat n’a pour objectif que de
promouvoir nos valeurs, de permettre à notre jeune démocratie
d’être plus dynamique, d’améliorer le fonctionnement régulier des
institutions en mettant plus d’accent sur la transparence et la
redevabilité, de rêver d’un avenir radieux et meilleur pour la
République Centrafricaine, notre cher et beau Pays en partage.
La dernière manifestation grandiose du 31 mai 2023, au lendemain
de la publication du décret convoquant le référendum
constitutionnel pour le 30 juillet prochain, m’a rassuré d’avoir agi
dans le sens voulu par le peuple.
Mes Chers Compatriotes ;
Le 30 mai 2023, j’ai décidé, après consultation du Président de la
Cour Constitutionnelle et du Président de l’Assemblée Nationale,
conformément à l’article 90 de la Constitution du 30 mars 2016 et
l’article 2 de la Loi du 13 janvier 2023, fixant les procédures du
référendum en République Centrafricaine, de soumettre au
référendum, le projet d’une nouvelle Constitution de la République
Centrafricaine.
Je réaffirme que rien n’est au-dessus du peuple souverain.
Le peuple est au-dessus de la Constitution. Le peuple est au-dessus
du Président de la République.
J’ai déjà rassuré ceux de nos Compatriotes qui auraient des raisons
de redouter de l’avènement d’une nouvelle Constitution, à ceux qui
font de ce projet une fixation particulièrement sur le mandat
présidentiel et qui me prêteraient des intentions de m’éterniser au
pouvoir, que l’organisation d’un référendum constitutionnel, dans les conditions requises par la Constitution, ne saurait être valablement analysée comme une volonté du Président de la République d’empêcher l’alternance politique, gage de la démocratie et de l’Etat de droit.
Je les exhorte, par respect pour ce peuple meurtri et épris de paix, de le laisser opérer son libre choix, le 30 juillet 2023.
Chacun est libre, dans le cadre de la loi, de battre campagne pour le Oui ou pour le Non. Le seul arbitre souverain, c’est le peuple.
Mes Chers Compatriotes ;
J’ai pris plusieurs initiatives en faveur des Compatriotes de l’étranger par la nomination de plusieurs d’entre vous au Gouvernement et dans les institutions de la République. Plusieurs autres ont été élus Députés de la Nation.
Le Gouvernement a été instruit de créer un cadre innovant de
dialogue entre vous et les entités étatiques nationales, ainsi que les
conditions favorables à ceux d’entre vous qui auraient l’intention de
créer des micros entreprises au pays ou d’amener des investisseurs
privés étrangers sérieux à contribuer au développement de notre
pays.
Notre pays est certes économiquement pauvre. Il manque
d’infrastructures de base, nous en convenons. Mais il a besoin de
toutes ses filles et de tous ses fils pour se construire, pour se relever.
Vous me direz que vous ne pouvez pas vivre dans de telles
conditions. Néanmoins, je vous invite à rentrer au pays pour
apporter votre pierre à l’édifice.
L’un des proverbes de chez nous, nous instruit que « Le poulet n’a
jamais refusé sa loge à cause de ses déchets ».
En terminant mon propos, je vous invite à dénoncer les
désinformations, les messages de violence, de haine et d’incitation à la rébellion, à la destruction de notre pays, d’où qu’ils viennent.
Je vous exhorte enfin à respecter la réglementation de votre pays
d’accueil et à exercer entre vous, une solidarité sincère, fructueuse.
Vive la diaspora centrafricaine !
Vive la démocratie !
Que Dieu bénisse la République Centrafricaine et son peuple!

Je vous remercie.
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