Le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC) a bravé l’interdiction des autorités. Elle a organisé, ce 14 juillet, à Bangui, une marche de protestation contre le référendum constitutionnel. Pour le BRDC, le projet de cette nouvelle constitution va à l’encontre des intérêts des Centrafricains.
La marche, qui a mobilisé plusieurs centaines de participants, selon nos constats, a débuté devant le quartier général de la Minusca, en passant par la place des Nations-Unies pour chuter au rond-point des Martyrs. Les leaders du BRDC, main dans la main, ont formé une chaîne. Ils sont entourés de jeunes hommes et femmes, qui disent également non à l’organisation du référendum. Sur les quelques banderoles, on peut lire : « Non au coup d’Etat constitutionnel », « Trop, c’est trop ! Pas de pouvoir à vie ».
« Il faut respecter les règles établies »
"Après plusieurs décennies, il n’y a même pas de changement dans le pays. C’est pourquoi, nous, la jeunesse, on s’est levés comme un seul homme pour dire non à la dictature. Non au pouvoir à vie. Non à Touadéra", a fait savoir René Constantin, un manifestant.
"Il faut respecter les règles établies. Dans ce projet de nouvelle constitution, il est dit que le mandat du président de la République passe du quinquennat au septennat. Ça veut dire qu’il n’y aura pas de limitation. Ce n’est pas normal. Il faut qu’il y ait des restrictions", s’est indigné René Marron, un autre manifestant.
Pour l’opposition démocratique, ce référendum cache beaucoup de choses.
« Nous n’allons pas nous laisser faire »
"Je pense que ce n’est pas un référendum, mais un texte pour faire de la République centrafricaine un empire. Et nous ne voulons pas de ça. Nous avons demandé aux Centrafricains de ne plus avoir peur ; d’exprimer leurs mécontentements. Et notre rôle en tant qu’homme politique, c’est de donner l’exemple pour vaincre cette peur-là. Nous n’allons pas nous laisser faire", a affirmé Anicet Georges Dologuélé, chef de file de l’opposition démocratique.
Une assertion partagée par certains députés de l’opposition qui, de leur côté, pensent que le projet de la nouvelle constitution est une escroquerie.
« Une constitution taillée sur mesure »
"Ce référendum, c’est une forme d’escroquerie. Ils ont taillé une constitution à la mesure de Touadéra. Et c’est une constitution qui va apporter une crise profonde. Je n’ai pas pris part au vote sur la tokenisation parce que cela fait partie des lois que le régime de Touadéra a mis en place pour escroquer les Centrafricains", a martelé Ernest Mizedio, député de Obo 1.
Cette marche a eu lieu malgré son interdiction la veille par le ministère de la sécurité publique. Après ce premier succès obtenu à la suite d’une faible mobilisation pour le concert des casseroles, le BRDC indique qu’il y aura une prochaine étape pour contrer l’adoption de cette nouvelle loi fondamentale. Le lancement de la campagne référendaire est prévu ce samedi 15 juillet 2023.