La récente décision de la mercuriale fixant le prix du Manioc à 2500 francs CFA pour une demi-cuvette a provoqué une vive contestation parmi les commerçants et commerçantes de Bouar . En effet, ces derniers ont choisi d’ignorer cette mesure et imposent désormais aux consommateurs un tarif exorbitant de 3500 francs CFA. Cette situation a mis la mairie dans une situation difficile, débouchant sur un véritable bras de fer à Bouar .
Pour les habitants de Bouar , dans la préfecture de la Nana-Mambéré, le Manioc est un aliment de base incontournable dans leur quotidien. Une mère de famille rencontrée au marché central exprime son désarroi face à cette augmentation soudaine : « Avec un ménage élargi, nous ne savons quoi faire pour manger à notre faim. Nous souhaitons qu’on revoit en baisse le prix pour nous permettre de supporter cette situation avec nos faibles revenus. »
Du côté des commerçantes, les raisons invoquées pour justifier cette hausse de prix sont multiples. D’une part, elles évoquent la montée des dernières intempéries dans la localité, qui a affecté les champs de Manioc et réduit l’offre du produit. D’autre part, elles pointent du doigt l’augmentation des frais de transport des produits aux environs de Bouar . Véronique, une vendeuse, témoigne : « Cette année, une maladie a ravagé les champs de Manioc. Nous constatons aussi que l’offre est inférieure à la demande. Mais dans un passé récent, le prix était favorable dans les marchés hebdomadaires. Mais aujourd’hui, les frais des transports en moto ont tout changé. »
Les autorités municipales, conscientes de l’impact de cette augmentation sur les ménages à faible revenu, espèrent toujours voir cette mesure respectée. Dieu béni Massina, maire de Bouar, affirme que ces vendeuses préfèrent même ne plus vendre plutôt que de s’aligner sur un prix de 3300 ou 3500 francs CFA. Pour contrôler la situation, il a pris la décision de limiter la vente de Manioc aux centrafricains de Bouar uniquement, interdisant toute exportation vers Garoua-Boulaï, au Cameroun. Son objectif est clair : il souhaite que la population puisse manger à sa faim malgré les difficultés.
Cette hausse du prix du Manioc survient à un moment où le panier de la ménagère connaît une flambée des prix des produits de consommation sur le marché. Cette situation risque de fragiliser la lutte contre l’insécurité alimentaire dans la région, car le Manioc est un aliment de première nécessité pour de nombreux centrafricains.
Face à ce bras de fer à boire, il est essentiel que les parties prenantes trouvent un terrain d’entente pour le bien-être de la population locale. La collaboration entre les vendeuses, les autorités locales et les représentants des consommateurs est cruciale pour parvenir à une solution équitable qui permette aux centrafricains de se nourrir correctement sans subir les conséquences d’une flambée des prix. La situation appelle à la compréhension et à la solidarité de chacun afin de préserver la stabilité alimentaire de la région.