La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) s’apprête à apporter une importante contribution au programme de Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS), en remettant aux autorités centrafricaines deux infrastructures réhabilitées et équipées.
« Il s’agit des bâtiments rénovés et équipés du premier Tribunal militaire permanent et de la Commission nationale en charge de la gestion des frontières (CMCGF) », a déclaré le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, ajoutant que cet appui s’inscrit dans le mandat de la Mission et « contribue aux orientations nationales de doter la RCA des forces nationales de sécurité professionnelles, performantes et redevables ».
Au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, ce mercredi, à Bangui, le porte-parole a souligné que la remise des installations du Tribunal militaire est prévue le jeudi 10 août à Bangui, en présence de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RCA, Valentine Rugwabiza, et du ministre de la Défense nationale. « C’est une contribution majeure de la Mission à l’amélioration du contrôle des effectifs, du respect de la discipline interne, de la redevabilité de l’appareil militaire et de la lutte contre l’impunité », a-t-il dit.
En ce qui concerne la Mission à la Commission nationale en charge de la gestion des frontières, le porte-parole a souligné qu’il la contribution de la MINUSCA a pour objectif de « contribuer à la délimitation des responsabilités entre les forces nationales, dans la sécurisation des frontières, d’une part et dans celles de la protection des populations civiles, d’autre part ». La réhabilitation et l’équipement des deux bâtiments ont été financés par la MINUSCA à hauteur de 214.722.270 francs CFA.
Enfin, dans le cadre de la lutte contre la désinformation, le porte-parole de la MINUSCA « salue le travail mené par les associations de fact-checkers centrafricains dans le combat contre la mésinformation et la désinformation ainsi que les discours d’incitation à la haine et à la violence ». Il a par ailleurs rassuré que « la MINUSCA continuera de travailler avec les organes de presse et les associations de fact-checkers centrafricains, mais aussi avec la population en générale, pour expliquer sa mission ainsi que ses actions multidimensionnelles menées en appui aux autorités nationales, », Il a dénoncé une campagne de désinformation ciblant la Mission.
Intervenu lors de cette conférence de presse, le porte-parole de la Force, le lieutenant-colonel Abdoul Aziz Ouédraogo, a fait part de la multiplication des patrouilles robustes et des missions de reconnaissance dans le cadre de la protection des civils. Dans la région Ouest, « la Force de la MINUSCA, tenant compte des incidents passés, a ajusté et réadapté ses actions ». Dans l’Est, « les casques bleus zambiens, rwandais et marocains continuent de dominer leurs zones de responsabilité respectives ». Enfin dans le centre, « les casques bleus népalais et mauritaniens conduisent des patrouilles locales et de longue portée dans les villes et villages et sur les axes majeurs de la région », a détaillé le porte-parole militaire, soulignant que ces postures ont permis à la situation sécuritaire en République centrafricaine d’être calme cette semaine.
Pour sa part, le porte-parole de la Police, l’adjudant-chef Casimir Nagalo, a fait écho de l’appui de cette composante à la Police et la Gendarmerie centrafricaines pour la réussite du projet de digitalisation de la base des données criminelles en RCA. « Le premier volet porte sur l’appui en équipement, et sera suivi de la phase de construction et connexion avec les différents services à Bangui et dans les régions », a précisé Casimir Nagalo.
Enfin, pour lutter efficacement contre la criminalité dans le 8ème arrondissement de Bangui, la UNPOL et les Forces de sécurité intérieures ont tenu une réunion, le 4 août, avec les autorités locales, pour réfléchir sur la lutte à mener contre le phénomène. « A la suite de cette rencontre, des patrouilles mixtes seront menées. Il a été conseillé aux chefs de quartiers et les représentants de la jeunesse de multiplier les sensibilisations sur la sécurité et les numéros verts 1325 et 1320 leur ont été communiqués pour dénoncer toutes formes d’actes repréhensibles », a souligné l’adjudant-chef Casimir Nagalo.