Dans le tumulte récent des affrontements dans le Haut-Mbomou, un triste récit d’inaction et de négligence émerge, mettant en lumière l’échec des soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) à protéger leur propre population face aux attaques des groupes armés. Les événements tragiques survenus les dimanches et lundis derniers à Obo et Bambouti, où la milice AZANDE ANI KPI GBE a croisé le fer avec les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), ont dévoilé une image désolante de l’armée nationale. Malgré leur présence sur les lieux, les soldats FACA semblent avoir fait preuve de passivité, laissant la population locale à la merci des assaillants.
Le manque d’intervention opportune de l’armée nationale a suscité la colère et l’incompréhension parmi les habitants de la région. Pour eux, les soldats FACA censés les protéger ne sont rien de plus que de simples observateurs, voire des touristes indifférents face aux périls qui les entourent. Cette perception a été exacerbée par le fait que l’affrontement meurtrier s’est déroulé à une distance insignifiante d’un poste avancé des FACA. Les tirs d’armes à feu ont résonné à seulement 2 kilomètres de là (7 KM de Obo, et 2 KM d’un poste des FACA), alors que les soldats étaient retranchés dans leur caserne, laissant les habitants sans défense.
La déclaration d’un résident local, Pierre, témoigne de l’absurdité de la situation. Il ne peut s’empêcher de se demander pourquoi les FACA ont choisi de ne pas intervenir, même lorsque la bataille faisait rage à leur seuil. Les coups de feu incessants auraient dû être un signal d’alarme, une invitation à la protection et à la défense de la population. Cependant, les soldats FACA ont choisi la passivité, invoquant l’absence de l’approbation de leur colonel pour agir. Cette révélation jette une ombre inquiétante sur le leadership de l’armée.
Le colonel en question, Ouaoudobo Firmin, a été pointé du doigt comme le responsable de cette inaction meurtrière. Accusé d’être en collusion avec les assaillants, le colonel est décrit comme un pion manipulé par un préfet compromis avec les rebelles de l’UPC. Selon les témoignages recueillis, le préfet aurait enrôlé le colonel dans une alliance suspecte, transformant ainsi le rôle des FACA en un instrument de complaisance au lieu d’une force de protection. Cette collaboration douteuse entre les deux hommes est perçue comme une véritable mafia, laissant la population exposée et vulnérable.
Face à cette réalité accablante, la question fondamentale demeure : où est la loyauté de l’armée nationale envers son propre peuple ? Les citoyens de Obo et Bambouti, déjà fragilisés par la menace persistante des groupes armés, méritent une réponse plus solide et une protection véritable de la part de ceux qui sont censés les défendre. Les FACA doivent se réveiller de leur léthargie, abandonner les alliances douteuses et réaffirmer leur engagement envers la sécurité et le bien-être de leurs concitoyens.
Rappelons que l’inaction des soldats FACA à Obo face aux assaillants est un témoignage accablant de leur incapacité à remplir leur devoir le plus fondamental : protéger la population. Les événements tragiques de ces derniers jours ont mis en évidence une armée nationale ébranlée par des influences extérieures et des motivations douteuses. Si la sécurité des citoyens ne peut pas être assurée par ceux qui portent l’uniforme, la confiance envers l’institution tout entière risque de s’effondrer.