Quel bilan peut-on faire du référendum constitutionnel du 30 juillet en Centrafrique ? Quelles conséquences pour le pouvoir de Faustin Archange Touadéra et pour l’opposition ? Quelle est l’attitude de la communauté internationale vis-à-vis de ce scrutin ? Pour en parler, l’invité Afrique est Charles Bouessel. Chercheur et spécialiste de la Centrafrique à l’International Crisis Group (ICG), il répond aux questions de Claire Fages.
RFI : Charles Bouessel, il y a deux semaines, en Centrafrique, le référendum constitutionnel donnant au président des pouvoirs étendus et la possibilité de se représenter sans limites, l’a emporté à 95%. La participation, c’était le vrai test, était de 61%, selon l’Autorité nationale des élections (ANE). Que vous inspirent ces chiffres ?
Charles Bouessel : Ces chiffres posent question, eu égard aux observations qu’on a pu avoir sur le terrain : des témoignages qui évoquaient des bureaux de vote souvent vides ou très peu pratiqués, et un référendum qui ne semblait pas intéresser outre mesure la population, en-dehors des cercles de pouvoir. Dans les provinces, notamment autour de Bria et de Bambari, plusieurs témoignages évoquent des bureaux de vote quasiment désertés. Et donc, là encore, on peut se poser des questions sur l’importance du taux de participation annoncé par l’ANE.... suite de l'article sur RFI