Sa réaction était scrutée de tous bords. Elle est finalement tombée au lendemain du drame qui a coûté la vie au chef du groupe paramilitaire Wagner. Lors d’une réunion retransmise à la télévision, le président russe, Vladimir Poutine, a présenté ses « sincères condoléances » à la famille d’Evguéni Prigojine et à celles des neuf autres personnes tuées, mercredi 23 août, dans le crash de l’avion qui les transportait de Saint-Pétersbourg vers Moscou.
Parlant spécifiquement de Prigojine, le locataire du Kremlin a déclaré : « C’était un homme au destin compliqué, qui a commis de graves erreurs dans sa vie, mais qui obtenait les résultats qu’il fallait », saluant au passage « le talentueux homme d’affaires » qu’était Evguéni Prigojine.
Cette mort intervient quelques mois après que Prigojine s’est rebellé contre l’état-major de l’armée russe qu’il accusait d’être incompétent pour mener à bien l’offensive de la Russie en Ukraine. Il avait engagé ses troupes vers Moscou pour en découdre avec les chefs militaires, avant de faire volte-face le lendemain.
Cet acte avait été qualifié de « trahison » par Vladimir Poutine. Depuis lors, plusieurs observateurs affirmaient que les jours du milicien étaient comptés. A-t-il été assassiné par le pouvoir russe ? Si les commentaires vont bon train sur les réseaux sociaux, rien, pour le moment, ne peut infirmer ou confirmer cela.
Le président a promis de « mener dans son intégralité » l’enquête sur les causes du crash lancée par les autorités russes et « d’aboutir à une conclusion. »
« Nous verrons ce que les enquêteurs diront dans un avenir proche. L’expertise est en cours, une expertise technique et génétique. Cela prendra un certain temps », a indiqué Vladimir Poutine.
Le 21 août dernier, les chaînes Telegram pro-Wagner ont diffusé une vidéo de près d’une minute dans laquelle Prigojine affirmait se trouver en Afrique. Le défunt patron de Wagner aurait au moins visité deux pays africains dont le Mali où un millier de ses hommes sont déployés dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les autorités maliennes qui n’ont pas encore réagi à la mort de l’ancien cuisinier de Poutine, ont toujours nié la présence des mercenaires sur leur sol, préférant parler d’instructeurs russes.