Bangui – La préfecture de la Nana-Mambéré, dans le nord-ouest de la République centrafricaine, est le théâtre d’un nouveau cycle de violences sanglantes opposant les rebelles du mouvement 3R, membres de la coalition des patriotes pour le changement (CPC), aux mercenaires de Wagner, soutenus par les forces armées centrafricaines (FACA) et les troupes rwandaises du président Paul Kagamé. Depuis quatre jours, cette région est plongée dans le chaos, avec des affrontements brutaux qui secouent la population et la contraignent à fuir.
Les tensions ont éclaté suite à l’attaque récente, dimanche dernier, des positions des rebelles de la CPC par les mercenaires de Wagner, appuyés par les forces armées nationales centrafricaines. L’assaut a entraîné la mort d’au moins trois mercenaires de Wagner, ainsi que de nombreux blessés. Cependant, dès le lendemain, les forces gouvernementales, dirigées par les mercenaires de Wagner, ont lancé une nouvelle opération offensive contre les rebelles dans la localité de Nguia-Bouar, cette fois avec un soutien aérien. Malheureusement, cette offensive a également échoué, provoquant la raillerie des rebelles, qui semblent gagner en confiance.
Face à ces deux revers, les mercenaires de Wagner ont décidé de réagir avec force. Le mercredi suivant, ils ont lancé une nouvelle attaque contre les rebelles, cette fois avec l’appui des militaires rwandais. Cette offensive a secoué la localité pendant plus de cinq heures, plongeant la population de Nguia-Bouar dans une débandade générale. Les habitants ont fui en masse, laissant leur village derrière eux, d’autant plus que les hélicoptères de Wagner survolent en permanence le village pour soutenir les troupes au sol.
Cette escalade de la violence dans la préfecture de la Nana-Mambéré est préoccupante, car elle risque d’aggraver la crise humanitaire déjà grave en République centrafricaine. Les civils sont les premières victimes de ces affrontements répétés, et leur sécurité est gravement compromise.
La situation en République centrafricaine demeure volatile, avec de multiples acteurs et des intérêts divergents en jeu. Une solution pacifique et durable ne peut être atteinte que par le biais de négociations et de la médiation internationale. En attendant, les habitants de la Nana-Mambéré continuent de vivre dans la peur et l’incertitude, pris en otage par des affrontements meurtriers qui semblent ne pas avoir de fin.