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Centrafrique : l’ampleur des grossesses précoces inquiète à Bocaranga

Publié le jeudi 14 septembre 2023  |  Radio Ndeke Luka
Centrafrique
© Autre presse par DR
Centrafrique : la montée des grossesses précoces inquiète à Sibut
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Facteur de mort infantile et de déperdition scolaire, le phénomène de grossesse précoce prend de l’ampleur à Bocaranga dans l’Ouham-Pendé. Selon les statistiques de l’hôpital de la ville, 30% des filles de moins de 14 ans sont les principales victimes. Une pratique qui joue non seulement sur leur état de santé mais également sur leurs études.

Malgré l’appel des autorités locales à la sensibilisation des parents contre cette pratique, les grossesses précoces constituent encore un danger de santé publique à Bocaranga. De nombreuses jeunes filles abandonnent leurs cursus scolaire pour devenir des filles mères. Certaines utilisent des substances nuisibles pour pratiquer des avortements au risque de leur vie.

« Taux élevé de mortalité infantile »

"Elles tombent enceintes à l’âge de 13 ans et c’est un handicap pour leurs études. Ces grossesses précoces sont à l’origine des avortements qui ont des conséquences néfastes sur leur santé à l’exemple du taux élevé de mortalité infantile. C’est vraiment déplorable pour la ville de Bocaranga", a déploré Françoise Bekourou, une mère de famille.

Cette pratique est un réel danger pour l’avenir de la région car la lutte contre la déperdition scolaire voulue par le gouvernement et ses partenaires est en régression. A l’intervalle de deux mois, les responsables de la maternité ont recensé au moins 30 jeunes filles en état de grossesse à l’hôpital de district de Bocaranga.

« Avortements provoqués »

"Les conséquences liées à ces types de grossesse font que cela joue sur les études de ces filles mères. Elles ne peuvent pas progresser et il y a trop de cas de césarienne parce qu’elles ont des bassins immatures. Et il y a les cas des avortements provoqués parce qu’elles ont peur de leurs parents", a regretté Evelyne Bangué, responsable de la maternité.

Pour garantir l’avenir de la jeunesse, maillon du développement, le maire de Bocaranga demande aux parents de revoir l’éducation à la sexualité de leurs enfants et souhaite l’intervention du gouvernement pour résoudre le problème.

Lutter contre les grossesses précoces

"C’est aux parents mais aussi au gouvernement de mener des actions y relatives pour qu’en tout cas, les filles n’abandonnent pas leurs études. Une fois qu’une fille est grosse et que l’auteur de la grossesse n’a pas les moyens, la fille ne peut plus continuer ses études. Donc, il faut mener des actions conjointes pour arrêter cela au niveau du lycée", a souhaité Aimé Césaire Kodomon, maire de Bocaranga.

La dépravation des mœurs prend une ampleur inquiétante, ces derniers temps, dans la ville de Bocaranga. La crise sécuritaire que connaît la région fait que des jeunes n’ont plus de repères pour adopter un comportement responsable dans la société.

La sous-préfecture de Bocaranga, située à plus de 600 kilomètres de Bangui, compte plus de 150 mille habitants, dont la majorité est constituée de jeunes.
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