Prenant part à la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’Onu, le président centrafricain s’est exprimé, ce 21 septembre. Du haut de la tribune des Nations Unies, Faustin-Archange Touadéra a mis un accent sur les causes de la persistance de l’insécurité dans son pays, tout en plaidant pour la levée totale de l’embargo sur les armes à destination du pays.
Devant plus d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement, le locataire du palais de la Renaissance, dénonce le deux poids deux mesures du conseil de sécurité de l’Onu. Le 29 juillet dernier, l’embargo sur les armes à destination de la RCA a été reconduit. Faustin-Archange Touadéra, s’en est indigné.
« Obstacles à la réalisation des objectifs »
"La République centrafricaine dénonce à la face du monde cette cynique décision qui trahit l’intention inavouée des membres du Conseil qui l’ont votée, d’instrumentaliser les régimes de sanctions à des fins de pressions politiques, sous l’égide de l’ONU. Je dois rappeler, pour le déplorer, que les embargos sur les armes et diamants reconduits depuis 10 ans, auxquels s’ajoute la suspension des appuis budgétaires, constituent de réels obstacles à la réalisation par mon pays des objectifs de l’Agenda 2030", s’est indigné Faustin-Archange Touadéra, président de la République centrafricaine.
Si la République centrafricaine connait une tension de trésorerie, Faustin-Archange Touadéra ne comprend pas pourquoi certaines institutions financières refusent de soutenir son pays, alors qu’il est dans le besoin.
« Certains Etats agitent la diplomatie »
"La République centrafricaine s’interroge sur le point de savoir : comment accélérer la réalisation de l’Agenda 2030 en faveur de la paix, de prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous, lorsque certains Etats, du haut de leur puissance politique, économique et militaire, agitent en permanence la diplomatie coercitive ou instrumentalisent les institutions financières internationales aux fins d’imposer des blocus économiques, financiers et commerciaux contre les pays rendus pauvres par l’esclavage, la colonisation et l’impérialisme", s’est interrogé le numéro 1 centrafricain.
Dans son discours, le président centrafricain a aussi brossé la situation des réfugiés soudanais à l’est de son pays. " Au Soudan, un conflit armé interne d’une rare cruauté a éclaté, en avril 2023, alors même que le pays était sur la voie de la normalisation avec un processus de dialogue prometteur entre toutes les forces vives de la nation. J’en appelle à une prise en considération de l’impact de cette crise sur la géopolitique régionale ainsi qu’à la solidarité internationale en faveur des réfugiés", a lancé Faustin-Archange Touadéra.
Le président centrafricain a aussi réaffirmé "avec force la position africaine commune sur la réforme du Conseil de sécurité de l’Onu, afin d’augmenter le nombre des membres permanents et non permanents et d’accorder un siège permanent à l’Afrique".