En Centrafrique, la prostitution est considérée comme un sujet tabou. Mais de plus en plus de jeunes filles dont l’âge varie de 12 à 16 ans la choisissent comme moyen de subsistance. Il n’est pas rare de se promener la nuit dans la capitale centrafricaine et de rencontrer des adolescentes prostituées. Orphelines pour la plupart, elles ont perdu leurs parents pendant les crises militaro-politiques et se retrouvent sans repères. Nombreuses d’entre elles ont abandonné le chemin de l’école et vivent essentiellement du plus vieux métier du monde. Conséquence : le taux des maladies sexuellement transmissible en milieu jeune grimpe à plus de 30% dans la capitale.
La nuit tombe sur Tiringoul. Situé dans le 5e arrondissement de Bangui, ce croisement abrite de nombreux kiosques, buvettes et maquis à forte fréquentation. C’est aussi l’un des endroits de la capitale ou la prostitution est particulièrement développée. Peu après 20h, une vingtaine de jeunes filles âgées de 12 à 16 ans envahissent les lieux. Vêtues de robes très courtes, on les voit au bord de la route et à l’entrée de maisons inachevées.
Bouteille de whisky dans la main droite, cigarette dans l’autre, Achetou, 14 ans, est en quête de potentiels clients. « Ça fait six ans que j’ai perdu mes parents dans la crise et il n’y avait personne pour s’occuper de moi. La prostitution est devenue mon gagne-pain. Pendant les fêtes, je peux coucher avec sept hommes. Ce que je gagne varie entre 25 000, 20 000, 15 000, voire 40 000 FCFA (environ 61 euros) en une seule journée », explique-t-elle.... suite de l'article sur RFI