Le transport à trois roues gagne de plus en plus du terrain à Bangui et dans certaines villes de province. Pendant que les usagers apprécient ce nouveau moyen de transport en progrès, les acteurs, eux, appellent à la règlementation du secteur.
Ce matin du lundi 25 septembre, la circulation est très dense au marché Mamadou Mbaïki dans le 3ème arrondissement de Bangui. Véhicules, motos à deux et à trois roues sont stationnés. Les triporteurs sont aujourd’hui comptés parmi les moyens de transport dans la ville de Bangui et ses environs. La capacité de transport, la rapidité, la réduction des risques d’accidents sont autant de raisons qui accordent confiance aux usagers des triporteurs.
« Nous préférons un moyen moderne et rapide »
"Une moto à trois roues peut transporter une tonne et demi de marchandises. Or, un taxi ne peut pas le faire. En outre, elle est rapide et les risques d’accident sont moindres, contrairement aux poussepousses qui sont très lents. Nous les commerçants, nous préférons un moyen moderne et rapide pour nous faciliter l’acheminement de nos produits", a soutenu Pierre Mbetianga, commerçant.
L’engin génère de revenus, cependant les acteurs rencontrent fréquemment de difficultés face aux forces de l’ordre.
"Nous transportons habituellement des régimes de banane, des sacs de charbon, des chenilles, de la viande de bœuf et d’autres marchandises de Yombo, à la périphérie de la capitale vers Bangui. Les tarifs des courses varient entre 5.000 et 10.000 francs CFA. Quant au versement journalier, il est entre 10.000 et 15.000 francs. Très souvent, les policiers nous exigent de payer des frais de formalité", a fait savoir Youssouf Mamadou Barba, un conducteur.
« On constate qu’il y a du désordre »
Selon certains acteurs du transport en commun, la multiplication de ces engins créer de la confusion. A en croire ces acteurs, certains conducteurs détournent des articles destinés à la livraison. Pour essayer de réguler le secteur, le syndicat des conducteurs des motos à trois roues a lancé une campagne d’identification de ses membres.
"Nous sommes en phase de contrôle. Celui-ci consiste à intercepter tous les engins à trois roues qui ne sont pas adhérés au syndicat. Aujourd’hui, on constate qu’il y a du désordre dans le secteur. J’appelle tous les conducteurs de venir payer leur adhésion afin d’avoir du gilet et du badge. Ça va les aider énormément", a appelé Quentin Mandanzou, secrétaire général du syndicat des conducteurs de mototaxi.
La République centrafricaine est confrontée à d’énormes difficultés liées au transport. L’avènement des triporteurs contribueraient à un trafic sécurisé de marchandises, à des frais raisonnables et dans des conditions sanitaires plus ou moins normales.