La ville de Bozoum dans l’Ouham-Pendé (Nord-ouest) a connu samedi et dimanche une recrudescence de braquages dans ses alentours. Selon des sources locales, deux prêtres catholiques et des passants sont tombés dans le filet d’hommes en armes.
Selon les témoignages, le premier braquage s’est déroulé samedi 30 septembre 2023 à huit kilomètres de Bozoum, sur l’axe Bossemptélé. Les hommes en armes ont intercepté les usagers de la route, les ont ligotés, tabassés avant de les dépouiller de leurs biens.
De sommes importantes emportées
« L’acte s’est produit à 8 kilomètres de la ville. Ils m’ont arrêté, je pensais que j’étais la seule personne. Or, ils avaient déjà ligoté d’autres avant moi. Ils ont soutiré sur moi la somme de 102.500 frs. Ils ont aussi confisqué ma moto et mon téléphone portable. Ils m’ont bandé les yeux avant de se fondre dans la nature. Ces ravisseurs auraient pris plus de vingt motos. Un éleveur, après avoir vendu ses bœufs est tombé dans leur filet. Il a perdu plus de deux millions de francs CFA", a témoigné une victime.
Par ailleurs à une vingtaine de kilomètres de la ville sur l’axe Baoro, deux prêtres catholiques de la paroisse Saint-Michel sont tombés dans une autre embuscade, dimanche 1er octobre. Selon des sources locales, ils ont également subi de sévices corporels.
« Ils ont surgi pour barricader la route »
"On partait célébrer la messe à une vingtaine de kilomètres de Bozoum. Soudainement à mi-parcours, un groupe d’hommes armés, à majorité jeune, surgit pour barricader la route. Ces hommes nous ont interceptés avant de nous conduire dans la brousse. Là-bas, ils nous ont totalement dépouillés avant de s’éclipser", a fait savoir père Dieudonné Yahaka, prêtre à la paroisse Saint-Michel de Bozoum.
Ces derniers temps, se déplacer dans les alentours de Bozoum représente un danger pour la population. Il y a moins d’un mois, une trentaine de commerçants avaient été interceptés et dépouillés de leurs biens sur l’axe Bouar. Plus de quatre millions de francs CFA ont été emportés par des hommes en armes non-identifiés. Deux mois plutôt, deux personnes dont un douanier avaient été tuées sur l’axe Bozoum-Paoua, à 45 km de la ville. Les forces de défenses et de sécurités déployées dans la région manquent de moyens nécessaires pour faire face aux défis sécuritaires. La population demande une réaction rapide du gouvernement pour garantir la libre circulation des biens et des personnes.