La Politique nationale des droits de l’homme en République Centrafricaine (RCA) a été présentée le 10 octobre dernier à Genève par les autorités centrafricaines, à l’occasion d’une table ronde organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et le Gouvernement centrafricain. La table-ronde a réuni le ministre d’Etat chargé de la Justice, de la Promotion des droits humains et de la Bonne gouvernance, Arnaud Djoubaye Abazene, l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme en RCA, Yao Agbetse, et la directrice des droits de l’homme de la MINUSCA, Hanan Talbi, entre autres intervenants, a indiqué le porte-parole de la Mission, Vladimir Monteiro, lors du point de presse hebdomadaire du 18 octobre.
Lors de son intervention, le ministre a indiqué que ladite Politique Nationale « constitue un levier non seulement pour la promotion et la protection des droits de l’homme, mais également pour l’émergence » de la RCA, tout en rappelant que l’élaboration de ce document a bénéficié de l’appui technique et financier de la MINUSCA à travers la division des Droits de l’homme. La Politique nationale des droits de l’homme est accompagnée d’un plan d’action initial de cinq ans pour la période 2023-2027, assorti d’un budget estimé à 3 000 000 000 de francs CFA (environ 4 millions de dollars), pour la réalisation de 268 activités. « Le Gouvernement est résolument engagé à mobiliser en premier lieu ses ressources internes pour la mise en œuvre des activités prévues », a ajouté le ministre, tout en appelant au soutien de la communauté internationale.
Pour sa part, la directrice des droits de l’homme de la MINUSCA a indiqué que la Politique Nationale matérialise la coopération institutionnelle entre le Gouvernement et les partenaires dont la Mission, et a encouragé la mise en œuvre du document, selon le porte-parole. « Conformément à son mandat, la MINUSCA reste engagée à aider les autorités centrafricaines à protéger et promouvoir les droits de l’homme et à prévenir les violations et les atteintes », a affirmé Monteiro.
Sur un autre sujet, le porte-parole de la MINUSCA, a fait savoir qu’une mission conjointe Gouvernement-Nations Unies a procédé au lancement, le 13 octobre à Bambari, d’un projet de réintégration au profit de 1500 personnes, à savoir 750 ex-combattants et 750 membres de leurs communautés d’accueil. Intitulé « SEDOUTI - Amélioration de l’environnement sécuritaire et consolidation de la paix par la réintégration à base communautaire des ex-combattants en République centrafricaine », le projet sera mis en œuvre dans les préfectures de la Ouaka, la Basse-Kotto, le Mbomou et le Haut-Mbomou pour une durée de 24 mois et pourrait être étendu dans d’autres préfectures.
Lors du lancement, le Représentant spécial adjoint avait indiqué que cet appui des Nations Unies aux efforts du Gouvernement pour la stabilisation et la consolidation des acquis de la paix, contribuera « à assurer un environnement sécuritaire plus sûr aux populations » et « à réduire les risques de violences armées, à travers l’exécution de nombreux appuis socio-économiques, techniques et matériels en direction des ex-combattants en même temps que les membres de leurs communautés d’accueil ». Le projet est entièrement financé par le Fonds de consolidation de la paix des Nations Unies pour un montant de cinq millions de dollars.
Quant au porte-parole de la Force, le Lieutenant-colonel Bertrand Dakissaga, il a déclaré que la situation sécuritaire en RCA a connu une relative amélioration la semaine écoulée grâce aux efforts conjugués de la Force de la MINUSCA et de l’ensemble des acteurs de la mission. « L’engagement communautaire de même que la collaboration entre la Force et les forces armées centrafricaines (FACA) ont également contribué à cette amélioration », a-t-il dit. A titre d’exemple d’interaction, le porte-parole militaire a précisé que dans du pays l’Est, le commandant de la base opérationnelle rwandaise déployée dans la ville de Ouadda a tenu une réunion avec les autorités locales et la population pour discuter de la situation sécuritaire dans la ville. Il ressort de cet échange que « la sécurité évolue positivement grâce à la présence des casques bleus dans la région ».
Finalement, le porte-parole de la Police, l’Adjudant-chef Casimir Nagalo a fait savoir que dans le cadre de la campagne de sensibilisation sur la problématique de la désinformation et les discours de haine, 30 participants dont des éléments des Forces de sécurité intérieure ( FSI) et des fonctionnaires de l’administration pénitentiaire prennent part à une session de formation des formateurs sur « la prévention et la lutte contre le discours de haine ». Le porte-parole de la composante Police a par ailleurs, souligné que cette semaine, UNPOL et les FSI ont effectué des « patrouilles motorisées et pédestres à travers la police de proximité », afin d’assurer une meilleure protection des civils.